Résumé : La présente thèse traite de la place prise par l’identification à la nation d’accueil et l’adoption de la culture majoritaire dans les attitudes des membres de la majorité envers les minorités issues de l’immigration ainsi que dans les processus d’intégration de ces minorités. À travers une série d’études expérimentales, la première partie de la thèse démontre que les membres de la majorité tendent à considérer l’adoption de la culture majoritaire par les personnes issues de l’immigration comme un marqueur de leur identification à la nation d’accueil. De plus, cette perception d’attachement identitaire est apparue comme un facteur central dans la construction des attitudes envers les personnes issues de l’immigration. Cette première partie se conclut avec une étude suggérant que, dans un contexte de parcours d’intégration obligatoire où l’adoption culturelle est rendue obligatoire, les membres de la majorité ont tendance à inférer moins d’identification à la nation et par conséquent à percevoir plus négativement les personnes issues de l’immigration comparativement à un contexte où ils sont dépeints comme adoptant la culture majoritaire spontanément. Dans une deuxième partie de la thèse, nous nous sommes intéressés à la place prise par l’adoption de la culture et l’identification au pays d’accueil dans le processus d’intégration des personnes issues de l’immigration. Comme nous en avions fait l’hypothèse, l’adoption de la culture majoritaire apparaît prioritaire chez les demandeurs d’asile syriens et irakiens qui viennent d’arriver sur le territoire belge. Finalement, sur base des données Eurislam récoltées à travers plusieurs pays européens auprès de différentes minorités, nous discutons du lien entre la maitrise de la langue du pays d’accueil et l’identification nationale. Sur base d’une analyse de profils, nous suggérons qu’il est important de considérer l’adoption de la culture et l’identification à la nation comme deux dimensions différentes à prendre en considération tant dans les futures recherches que dans les dispositifs politiques d’intégration.