Résumé : L’historiographie des monastères bénédictins au Moyen Âge s’appuie souvent sur un postulat tacite, celui de la réclusion des moines à l’intérieur de la clôture et de la limitation maximale des contacts entre eux et la société. Au travers de l’étude des interactions de l’abbaye Saint-Pierre de Lobbes (Belgique) avec son environnement politique et économique, l’auteur s’attache à la remise en question de cet axiome qui sous-tend encore la plupart des recherches en histoire du monachisme médiéval et souligne ainsi combien les monastères, mais aussi leurs religieux eux-mêmes, étaient insérés dans la société au travers de réseaux pluriels, denses et complexes.Most of the historians working on Benedictine monasteries in the Middle Ages base their researches on a tacit postulate according to which the monks were secluded inside the monastic enclosure and tried to avoid contacts with the outside world. Through the study of the interactions of the abbey of Lobbes (Belgium) with its political and economic environment, the author seeks to reassess this too common axiom and shows that the monasteries – but also the monks themselves – were deeply inserted in the society through dense and complex networks.