Résumé : La problématique du changement climatique constitue un enjeu capital pour les prochaines années sur le plan environnemental, socio-économique et politique. Des solutions politiques, scientifiques et sociales sont requises pour limiter la hausse du réchauffement de la planète à des seuils tolérables pour permettre à la nature et aux sociétés de s'adapter. C'est sur ce point que le rôle des médias d'information pèse sur la balance. Ils possèdent une dynamique relativement à sa construction dans la scène publique, ils peuvent orienter l’attention du public sur ce problème en améliorant sa compréhension et influencer la politique climatique. Par le recours au processus du cadrage de l'information, qui vise à sélectionner et à souligner certains aspects d'une problématique, les médias écrits nationaux généralistes belges francophones, de référence et populaires, construisent un sens sur le changement climatique. Notre étude se concentre sur l'examen de ces représentations et de leurs interactions, synchroniquement et diachroniquement, entre 2001 et 2012 dans les quotidiens Le Soir, La Libre Belgique et La Dernière Heure. D'abord nous analysons sa couverture médiatique et ensuite le cadrage (framing), perçu comme stratégie discursive des médias, de ses différentes approches. Nous démontrons que il existe onze cadres, dans les articles de presse et les éditoriaux, qui par leur présence dominante ou latente offrent au public des schémas d'interprétation spécifiques concernant ses causes, ses conséquences et ses solutions. Essentiellement, deux cadrages principaux se distinguent: un politique et un scientifique. Le premier vise à appuyer la solution politique au niveau international pour régler le problème du réchauffement, le second vise à rendre concrets ses effets pour le public. Ils véhiculent des idéologies relatives à la certitude sur les causes anthropiques et à l'inaction de la classe politique globale. Parallèlement, un cadrage alarmisme insiste sur les risques climatiques négatifs et un cadrage conflit se centre sur l'opposition entre l'État fédéral belge et les Régions, et celle entre les États-Unis et l'Union européenne, concernant l'application du Protocole de Kyoto. Les représentations alternatives par les thématiques de la santé publique, de l'adaptation des sociétés développées, du développement économique durable, des conflits relatifs aux impacts du réchauffement et du changement de paradigme de consommation énergétique occidental sont absentes.