par Houlstan-Hasaerts, Rafaella ;Laki, Giulietta
Référence Clara (Bruxelles), 3, page (117-130)
Publication Publié, 2015-04-15
Article révisé par les pairs
Résumé : Pour le sens commun, les plans, les coupes, les maquettes, les modèles 3D – que nous regroupons sous le nom d’« objets planologiques » – sont des « outils » de conception, de planification ou de représentation propres à la discipline architecturale et urbanistique. On prend d’ailleurs pour acquis que leur manipulation est une affaire de « spécialistes », nécessitant une forte dose de savoirs « techniques ». Pourtant, nombreux sont ceux qui s’emparent de ces objets, les décodent, les élaborent, les transmutent ou les détournent dans des milieux et des situations qui dépassent largement le cadre du bureau d’architecture ou d’urbanisme. En les plaçant au centre d’une enquête ethnographique, nous les avons observés dans leur milieu supposé « naturel » – le « biotope » du bureau et le « terrarium » du dispositif pédagogique de l’atelier – pour continuer à les suivre quand ils se déplacent dans des contrées a priori plus hostiles : des territoires où ces « outils du métier » côtoient des non-architectes. Cet article rend compte de nos observations : les manières dont les objets planologiques sont engagés dans différentes pratiques et comment ils engagent en retour ceux qui les sollicitent.