par Vella, Graziella
Référence Clara (Bruxelles), 2, page (86-85)
Publication Publié, 2014-06-02
Article révisé par les pairs
Résumé : Comment travailler en terrain miné lorsque le malaise est palpable, le vocabulaire guerrier : privatisation, envahissement de l’espace public, communautarisme, débordement, risque de contagion de l’espace public par le religieux ? Comment déjouer les catégories ou l’imaginaire négatif qui s’ouvre quand on aborde la question de la mosquée ? En se saisissant de la singularité du projet de mosquée. Une mosquée est un lieu dont on ne sait pas à l’avance de quoi il s’agit, dont les limites sont floues, car ses usages sont variables, flexibles selon les temporalités de la journée ou de l’année ; un lieu qui brouille les frontières, les catégories, car ce qui devrait être tenu séparé – le cultuel, le culturel, l’éducatif, le sportif… – y est, au contraire, enchevêtré ; un lieu à haut potentiel d’articulations troublant ce qui devrait aller de soi. Apprendre de ce trouble plutôt que de chercher à le canaliser selon un modèle de fonctionnement idéal, multiplier les connexions possibles entre acteurs, entre lieux, entre usages, faire exister d’autres versions de l’espace public, « médier »… c’est ce qui a été expérimenté au sein de l’atelier Terrains d’architecture et qui est relaté dans cet article.