par Artois, Pierre
Référence Quantification des politiques versus Démocratisation de la mesure (2 & 3 juin 2014: Université de Liège)
Publication Non publié, 2014-06-03
Communication à un colloque
Résumé : Les injonctions européennes ont un impact prégnant sur les politiques de l’emploi, elles-mêmes liées aux politiques sociales dont le mot d’ordre aujourd’hui est l’insertion et la cohésion sociale.Depuis le début des années 2000, on constate en Belgique une montée du paradigme de la troisième voie, exprimant une activation des politiques sociales. Celle-ci se traduit, entre autre, par un principe d’accountability : tant l’intervenant que l’usager doivent rendre des comptes. L’évaluation des politiques sociales passent à présent presqu’exclusivement par l’analyse de critères quantitatifs définis par les instances subsidiantes en fonction de la volonté politique. Ce phénomène de managéralisation du secteur social entraine la prise en compte du chiffre comme un indicateur de performance.Plus particulièrement, cette diffusion de la culture du résultat, notamment par l’évaluation basée sur les remises à l’emploi, dans le secteur de l’insertion professionnelle bruxellois est définie par les travailleurs comme une source de malaise au travail. Par conséquent, ces indicateurs de performance sont vécus comme allant à l’encontre des motivations, de l’engagement de type social des travailleurs, qui se sentent enfermés entre le travail prescrit et le travail souhaité.Ces formes de souffrance au travail se traduisent généralement par un taux élevé d’absentéisme et de turn-over. Nous constatons néanmoins des formes de résistances dans les cadres de travail. Par exemple, des stratégies se mettent en place pour faire varier le contenu des indicateurs ou déjouer les prescriptions.Cette communication se basera sur une étude de cas menés au sein des Missions Locales bruxelloises, qui fait partie d’une recherche globale concernant les conditions de travail des travailleurs sociaux du secteur de l’insertion socio-professionnelle en Belgique francophone. Elle s’intégrera donc dans l’axe 3 du présent colloque.