par Pranchère, Jean-Yves
Référence Revue européenne des sciences sociales, 49, 2, page (145-167)
Publication Publié, 2011
Article révisé par les pairs
Résumé : Louis de Bonald est surtout connu comme le représentant d’un courant radical de la contre-révolution, qui s’est appliqué à défendre les « droits de Dieu» contre les « droits de l’homme». La théologie politique bonaldienne présente toutefois un trait spécifique : elle se fonde sur l’idée d’une sociologie générale qui anticipe à bien des égards le programme du « holisme» et du « structuralisme». Quant à la « théologie» présupposée par Bonald, elle repose sur une définition purement sociale de la religion, qui n’est pas très éloignée de celle que proposera, dans une intention très différente, Émile Durkheim. Les conséquences anti-libérales et anti-démocratiques de la sociologie bonaldienne n’en méritent que davantage de retenir notre attention : elles nous confrontent à la question de la compatibilité de l’idéal de l’égalité des libertés avec la réalité des rapports sociaux.