Résumé : Les inégalités entre les femmes et les hommes sont inscrites depuis toujours dans toutes les cultures humaines. Aujourd'hui, grâce aux mouvements féministes, les écarts se resserrent. En Belgique, l'égalité est garantie de façon explicite dans la Constitution et la discrimination basée sur le sexe est punissable par la loi. Cependant, en pratique, de fortes inégalités persistent. Celles-ci sont maintenues par le caractère ambivalent du sexisme. Face au sexisme, les femmes ne sont pas passives. Discriminées depuis toujours, elles ont eu le temps de mettre en place des stratégies pour faire face à la discrimination et préserver leur estime de soi. Parmi ces stratégies, la confrontation consiste à manifester son insatisfaction face à un traitement préjudiciable ou discriminatoire envers le responsable. Elle permet de communiquer le fait que ce comportement n'est pas acceptable. De plus, elle permettrait de réduire les croyances sexistes dans la société et d'améliorer la condition des femmes. L'objectif de cette recherche était de mesurer les conséquences de la confrontation (ou de son absence) pour les femmes lorsqu'elles sont en interaction avec un homme adoptant un comportement sexiste bienveillant. Pour cela, dans une première étude, des étudiantes en psychologie ont été incitées soit à réagir, soit à ne pas réagir à une remarque sexiste lors d'une simulation d'entretien d'embauche. Le bien-être et la performance en mathématiques de ces femmes ont ensuite été mesurés. Notre hypothèse était que la confrontation du sexisme bienveillant aurait un impact positif à la fois sur le bien-être et la performance alors que l'évitement ne permettrait pas d'atténuer les effets négatifs du sexisme. Dans un troisième groupe, la réaction des femmes n'était pas manipulée. Dans ce cas, nous postulions que le bien-être et la performance dépendraient de la réaction des femmes. De plus, cette condition contrôle nous permettait d'estimer le taux de confrontation. Suite à l'inefficacité de la manipulation expérimentale et à des résultats prometteurs, une deuxième étude a été réalisée en conservant uniquement la condition contrôle. Les résultats obtenus confirment le faible taux de réponses confrontantes observé dans la littérature même dans le cas où les participantes étaient sensibilisées à l'existence du sexisme et incitées à le confronter. Cependant, l'hypothèse selon laquelle la confrontation aurait le « pouvoir » d'annuler les effets négatifs du sexisme bienveillant sur le bien-être et la performance n'a pas pu être validée. Ces résultats ainsi que des perspectives pour de futures recherches seront discutés.