Résumé : Charles Jencks, un designer, critique, historien de l’architecture est reconnu pour l’importance de son dévouement à des causes architecturales mais aussi pour sa personnalité parfois déroutante. Autour d'une sélection de cinq groupes de documents rendant compte de sa contribution à la théorie de l’architecture, sont abordées la manière dont il est perçu par le milieu de l'architecture et ses prises de position dans les domaines de la critique et de l’histoire. Toutefois, sa pratique de paysagiste ou le Nouveau Paradigme qui fondent ses thèses les plus récentes sont écartés de l'étude. Celle-ci est focalisée sur la théorie du Post-Modernisme qui reste à l'heure actuelle ce pourquoi il est le plus reconnu. À travers les cinq parties de ce travail, sont présentés les tableaux de Charles Jencks classant architectes et styles, deux planches de ses dessins de métaphores architecturales, un article de la revue Domus traitant de la Biennale de Venise de 1980 à laquelle il a participé, une bibliographie exhaustive des articles et des livres dont il est l’auteur, et des citations qui sont passées dans l'imaginaire commun. Ces documents sont accompagnés de textes d'analyse qui ont pour objectif de découvrir la particularité de la pensée de Charles Jencks et de chercher à cerner ce qu'est la critique architecturale. Pour ce faire, ses ouvrages et les commentaires de ses confrères d'aujourd'hui sont confrontés, comme Mark Wigley qui s'est exprimé sur les arbres évolutionnistes ou comme Michael Hays, sur les dessins de métaphores architecturales. Quelques notes de ses confrères à l'époque sont également considérées, comme celles de Kenneth Frampton à propos du Post-Modernisme présenté à la Biennale de Venise de 1980 ou comme celles de Geoffrey Broadbent sur la métaphore lors de la sortie de l'ouvrage « The language of Post-Modern Architecture » en 1977. Ces différentes focalisations sur l'oeuvre de Charles Jencks recréent par la même occasion un contexte historique à considérer de manière plus large, dans lequel l’architecture a été développée grâce à des enseignes comme les Academy Editions et à partir de théories de la communication et de la sémiotique, de la fin des années 1960 jusqu’au milieu des années 1980. L’histoire de l’architecture y est interprétée comme un récit, où les relations entre faits sont tissées selon les volontés de l’auteur. Ce travail accomplit un portrait général d'un auteur et s’ouvre sur l’hypothèse qu'être un critique d'architecture peut équivaloir à une pratique à part entière, avec ses tenants et aboutissants.