par Rosenfeld, Martin
Référence Global cities, multicultural cities : theoretical and methodological challenges for social sciences (19-20/5/2011: Université Catholique de Louvain-la-neuve)
Publication Non publié, 2011-05-19
Communication à un colloque
Résumé : Depuis les années 1990, Bruxelles est l’une des principales places marchandes d’une filière commerciale organisant l’acheminement de véhicules d’occasion d’Europe vers l’Afrique. Ce commerce s’est développé selon une logique de concentration de l’activité qui a fait des environs du canal de Bruxelles un quartier monofonctionnel. Il y a pourtant un décalage frappant entre la centralité évidente de cette activité dans le quartier et la relative ignorance des Bruxellois pour ce qui s’y passe. Cette ignorance est vraisemblablement liée au statut de marge qui caractérise le quartier, et ce malgré le fait qu’il soit situé en plein centre ville. Cependant, l’augmentation de la présence de ressortissants d’Afrique Subsaharienne dans le quartier a également entrainé l’apparition de lieux spécifiquement destinés à cette population (snacks africains, églises pentecôtistes). Nous sommes donc dans une situation de visibilisation croissante de cette présence africaine qui entraîne une série d’action de la part des autorités communales visant le départ du commerce d’exportation de véhicules d’occasion. Cette étude s’inscrit dans un débat plus général sur les nouveaux territoires circulatoires dans les villes. Le renouvellement des approches en socio-anthropologie des migrations – notamment en termes de pendularité ou de circulation migratoire – offrent des outils de compréhensions nouveaux dans l’étude des dynamiques urbaines. Si le commerce d’exportation de véhicules d’occasion à Bruxelles s’apparente bien à la constitution d’un espace transnational aux marges de la ville, ce processus reste difficilement accepté par les habitants du quartier et les autorités en charge de l’administration de ce territoire. Ce projet de thèse, mené en cotutelle entre l’EHESS et l’Université Libre de Bruxelles, se base sur un travail de terrain multisitué de longue haleine. De nombreux acteurs de la filière commerciale ont été rencontrés à Bruxelles et à Cotonou (Bénin), l’un des principaux lieux de destination des véhicules. Plusieurs importateurs béninois ont été suivis lors de leurs déplacements migratoires entre ces deux places marchandes afin de réaliser des observations directes venant compléter les récits de vie obtenus en situation d’entretiens. Par ailleurs, un travail a été réalisé à Bruxelles sur les formes d’implantation spatiale de cette activité commerciale et les réponses institutionnelles à cette présence. Cette communication pourra donc venir soutenir la réflexion plus générale entamée autour des nouvelles formes d’interculturalité en contexte migratoire.