par Raga, Emmanuelle
Référence Revue belge de philologie et d'histoire, 87, 2, page (165-196)
Publication Publié, 2009-10
Article révisé par les pairs
Résumé : Au travers de l’œuvre de Sidoine Apollinaire, grand aristocrate gallo-romain devenu évêque et ayant fréquenté la cour de Théodoric II des Wisigoths, cet article aborde la question des diverses cultures alimentaires rencontrées par ce personnage : la culture aristocratique classique, la culture chrétienne et la culture barbare. Sidoine Apollinaire propose une série de modèles de bons et de mauvais mangeurs qu’il attribue à ses contemporains, Romains ou barbares, chrétiens ou non. L’étude de ces différents modèles apporte deux types d’information. Premièrement, l’influence croissante de la logique chrétienne sur les pratiques alimentaires est immédiatement perceptible, essentiellement au travers de l’introduction du jeûne dans la logique classique d’alternance entre banquet opulent et repas sobre. Deuxièmement, par l’étude des personnages de l’entourage de Sidoine qui reçoivent un blâme ou un éloge en raison de leurs pratiques alimentaires, il est manifeste que la ligne de démarcation entre les ‘Nous’ et les ‘Eux’ se situe entre les individus cultivés et les incultes, rustres ou négligents de la culture romaine, et non pas entre les ‘Romains’ et les ‘barbares’ d’un point de vue ethnique.