par Licata, Laurent ;Klein, Olivier ;Van der Linden, Nicolas
Référence Questions d’Histoire Contemporaine Conflits, Mémoires et Identités, Presses Universitaires de France, Paris, page (39-64)
Publication Publié, 2006
Partie d'ouvrage collectif
Résumé : Comme l’avait remarqué Moscovici, « si une représentation sociale est une ‘préparation à l’action’, elle ne l’est pas seulement dans la mesure où elle guide le comportement, mais surtout dans la mesure où elle remodèle et reconstitue les éléments de l’environnement où le comportement doit avoir lieu ». Cet aspect, qui singularise la théorie des représentations sociales, nous paraît la rendre apte à résoudre la contradiction présentée en introduction de ce chapitre et donc à rencontrer certaines des attentes que nous attribuons, à tort ou à raison, aux historiens qui en viendraient à s’intéresser à notre discipline. En effet, cette théorie nous montre que Gergen d’un côté, Pennebaker et Banasik de l’autre, ont tout à la fois tort et raison. Il était légitime pour Gergen d’inviter les psychologues sociaux à prendre en compte les contextes culturels et historiques dans lesquels se manifestent les processus qu’ils étudient, plutôt que de les tenir a priori pour des tendances universelles et atemporelles. Mais Pennebaker et Banasik ont également raison quand ils font remarquer que ces contextes historiques sont eux-mêmes tributaires de l’activité humaine. D’une part, ce sont les activités humaines qui créent ces contextes. De l’autre, le passé est un objet de représentation que les Hommes construisent et reconstruisent sans cesse en fonction de leur situation présente . On peut cependant dire qu’ils ont tous deux tort dans la mesure où leur réflexion tend à dissocier les deux aspects que la théorie des représentations sociales considère comme un tout.