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De la Non-équivalence des différentes formes d’antisémitisme : un éclairage psychosocial

par Van der Linden, Nicolas
Editeur scientifique Klein, Olivier ;Pohl, Sabine
Référence Psychologies des stéréotypes et préjugés, Labor, Bruxelles
Publication Publié, 2007

Partie d'ouvrage collectif

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Résumé :

Ce chapitre est parti d’une constatation. Aussi bien sur la scène scientifique que sur la scène publique, l’idée que les différentes manifestations de l’antisémitisme sont équivalentes est répandue. Des multiples perspectives qui ont été empruntées, il ressort pourtant que ce postulat ne permet pas de rendre compte adéquatement de toute une série de résultats empiriques et d’évolutions historiques. Il a ainsi été constaté que toutes les rationalisations de l’antisémitisme n’ont pas les mêmes conséquences pour les Juifs. Les Juifs ont été persécutés quand bien même, ou justement parce que les croyances qui circulaient à leur propos ne reflétaient pas que des caractéristiques défavorables. Les personnes les plus hostiles aux Juifs n’adoptent pas toujours les comportements les plus discriminatoires. L’antisionisme ne masque pas de façon invariable des sentiments anti-juifs. Il est possible qu’une éruption d’actes antisémites soit accompagnée d’une diminution des préjugés anti-juifs. Parfois, le comportement des personnes qui sont favorablement prédisposées à l’égard des Juifs peut se révéler être préjudiciable à ces derniers. Et toutes les manifestations de l’antisémitisme ne mènent pas fatalement sur la voie de la persécution et de l’élimination. Témoignant de la complexité et de la multiplicité des angles sous lesquels l’antisémitisme peut et doit être abordé, le présent chapitre invite donc à ne pas considérer tous ses visages, des plus bénins aux plus malins, comme équivalents. Il incite donc à la plus grande prudence dans la généralisation, d’un contexte à un autre, des enseignements tirés de l’analyse d’une manifestation de l’antisémitisme et pousse à appréhender les relations entre communautés juives et non-juives, non plus uniquement dans ce qu’elles ont de perpétuel, mais aussi et surtout, dans ce qu’elles ont de changeant. Ainsi mieux armés pour dépister les multiples manifestations de l’antisémitisme, nous serions mieux à même de leur apporter des solutions plus adaptées et en meilleure position pour prévenir les excès auxquels certaines, plus que d’autres, semblent pouvoir mener.