Article révisé par les pairs
Résumé : Les opérations récentes de réaménagement des quartiers de gare constituent des scènes privilégiées de mise en oeuvre des normes contemporaines de production sociale des espaces urbains. Ce texte propose une comparaison de deux opérations entamées à un quart de siècle d’intervalle à Bruxelles, soit l’opération sur le quartier Nord (entamée dans les années 1960) et l’opération sur le quartier de la gare du Midi (lancée à la fin des années 1980, dans la foulée de l’implantation d’un terminal TGV). La comparaison met en évidence la permanence du rôle essentiel dévolu aux mécanismes de (re)valorisation et de spéculation foncières dans ces opérations: la «nouveauté» apportée par l’opération sur le quartier Midi ne tient ni à l’existence, ni à la nature de ces mécanismes (appropriation du foncier, remembrement, changement de l’affectation règlementaire du sol, valorisation immobilière) mais aux modalités de leur mise en oeuvre et au rôle des autorités publiques. La continuité diachronique est également manifeste eu égard aux conditions d’écrasement des intérêts des résidents et usagers de ces quartiers initialement populaires.