Article révisé par les pairs
Résumé : Comment en vient-on à développer et à réaliser le projet de poursuivre des études universitaires lorsqu’on est fille d’immigrés maghrébins en Belgique? Afin de tenter de répondre à cette question, le propos s’articule autour de l’hypothèse d’une double reproduction impossible pour ces descendantes d’immigrés liée, d’une part, à la volonté de sortir de conditions socio-économiques défavorables et, d’autre part, à leur désir de rompre avec l’image traditionnelle de la femme maghrébine. S’il y peut y avoir consensus entre projets parentaux et projets individuels autour de la réussite scolaire, dans les autres domaines la convergence est étroite et sur la corde raide, engageant à un bouleversement des processus de la filiation. Dans tous les cas, la poursuite d’études par ces jeunes femmes mène à un changement de l’organisation des rapports intergénérationnels et intra-familiaux dans l’immigration, ainsi qu’à une remise en cause de certains rapports sociaux liés à l’immigration.