Direction d'ouvrage
Résumé : La Seine et la plupart de ses affluents sont impropres à la baignade… Pour le public, il n’y a pas de meilleur signe de la pollution microbienne ! Plus sérieusement et surtout scientifiquement, les chercheurs du Programme multidisciplinaire de recherche sur la Seine et son bassin, le PIREN-Seine initié par le CNRS et la Délégation de Bassin, se sont appliqués à mesurer l’étendue de la pollution du bassin. Leur premier travail a consisté à examiner les voies de contamination. Comment les micro-organismes d’origine fécale sont-ils transmis au milieu aquatique par les hommes et les animaux ? Et comment l’eau à son tour va-t-elle contaminer les populations qui la consomment ? Très efficace, ce mode de propagation fait des ravages dans les pays en voie de développement où sévissent les épidémies. Nous sommes plus heureux. Les progrès scientifiques et l’évolution des techniques permettent aujourd’hui, dans nos pays, d’assainir l’eau et de la rendre potable. Les auteurs du fascicule présentent les principales normes européennes de qualité microbiologique en fonction de l’utilisation de l’eau (qualité requise pour la baignade, par exemple) ; ils présentent ensuite les méthodes d’analyse de l’eau et d’énumération des bactéries pathogènes actuellement utilisées. Cela fait, il convient encore de remédier à la situation. L’épuration de la contamination microbiologique n’est cependant pas le premier objectif de nos stations d’épuration qui ont d’abord été créées pour éliminer les matières en suspension et la matière organique des effluents. L’amélioration des traitements, plus nombreux, plus sévères, permet néanmoins aujourd’hui de détruire 90 % et plus des bactéries d’origine fécale. Restent environ 10 % et davantage par temps de forte pluie quand l’excès d’eau est improprement traité… 10 % qui paradoxalement font du débouché de nos stations d’épuration – largement devant les sources diffuses de pollution – la première source de pollution microbienne du fleuve. Les traitements complémentaires aux U.V. sont pour l’instant réservés aux zones de conchyliculture et aux stations balnéaires largement en raison de leur coût. L’observation de terrain et les données acquises par extrapolation grâce au modèle SENEQUE permettent enfin d’évaluer l’impact qu’auront les investissements à venir dans l’amélioration des stations en fonction de plusieurs hypothèses. La protection de l’environnement et de la santé a un coût. C’est là qu’il apparaît nécessaire de décider quel résultat nous voulons atteindre et à quel prix.