Résumé : Au détour de conférences et selon les dires de la plupart des directeurs financiers de groupes d’assurances confrontés aux normes IFRS, leur implémentation est ou a été la relève d’un véritable défi. Outre le challenge lié à la compréhension et à l’application de ces normes, l’adoption du référentiel international a généré de nombreux coûts et a engendré divers changements organisationnels. Malgré l’intérêt de l’étude, les impacts des normes IFRS n’ont, jusqu’à ce jour, jamais été analysés par la recherche académique. Cette contribution a pour but de déterminer et d’analyser les impacts de l’introduction des normes comptables internationales dans un secteur complexe et plutôt méconnu, celui des assurances. Précisons qu’outre le passage aux normes IFRS, les assureurs de l’Union européenne font face à un autre projet clé. L’exercice “Solvabilité II” poursuit l’objectif de réviser l’ensemble des règles en matière de contrôle de la solvabilité de ces entreprises. Ce projet, qui constitue un des points majeurs du “Plan d’Actions pour les Services Financiers” de la Commission européenne, apparaît plus ambitieux, car plus global, que l’Accord “Bâle II” applicable au secteur bancaire. Son approche plus globale pourrait même, si la Commission obtient des résultats à la hauteur des ambitions qu’elle affiche, alimenter utilement les futures discussions en vue d’un prochain accord “Bâle III”. Cet article s’articule autour des quatre sections suivantes : Après une première section introductive, la deuxième section définit les enjeux de l’introduction des normes IFRS dans le secteur des assurances. Nous y verrons si les assureurs, ainsi que leurs autorités de tutelle, seront obligés de revivre les tracas et mécontentements du secteur bancaire , consacrant les divergences de vues irréconciliables entre, d’une part, le normalisateur comptable qu’est l’IASB et, d’autre part, les assureurs et leurs autorités de contrôle. La troisième section cerne les impacts financiers, organisationnels et marketing des normes IFRS sur le secteur belge de l’assurance, au travers de l’analyse des résultats d’une enquête conduite auprès d’une quinzaine d’entreprises avec la collaboration d’Assuralia (auparavant Union professionnelle des entreprises d’assurances). La quatrième section tire les principales conclusions de l’étude.