par Pilet, Jean-Benoît ;De Waele, Jean-Michel ;Jaumain, Serge
Référence Editions de l'Université de Bruxelles, Bruxelles
Publication Publié, 2009
Direction d'ouvrage
Résumé : Un état multi-niveaux – qu’il soit fédéral, quasi-fédéral ou régionalisé – peut-il survivre, rester uni en l’absence de partis véritablement nationaux ? C’est à partir de cette question qu’est né cet ouvrage. La question elle-même est baignée d’actualité. Elle est née de la situation belge et de la crise vécue à la suite des élections fédérales de juin 2007. Plus de six mois avaient alors été nécessaire pour former un gouvernement. Pour certains, le cœur de problème serait la coexistence de partis flamands et de partis francophones qui ne s’adressent et n’ont de compte à rendre qu’aux électeurs de leur côté de la frontière linguistique. Très rapidement, il est apparu que le problème n’était pas seulement présent en Belgique. D’autres pays fédéraux ou quasi-fédéraux connaissent des tensions du fait de la dénationalisation de leur système partisan. Nombreux sont les pays où l’on dénombre des partis ne se présentant que dans une partie du pays. C’est le cas bien évidemment des partis à vocation régionaliste et/ou autonomiste (Parti québécois/Bloc québécois, Lega Nord, Scottish National Party, Plaid Cymru, CiU, ERC, PNV). S’y ajoutent des états où les partis qui se veulent nationaux n’y parviennent pas à s’imposer, à séduire des électeurs et à avoir des élus dans toutes les parties du pays. Pour en donner quelques exemples, citons les difficultés chroniques des Tories britanniques en Ecosse, celles des Libéraux canadiens dans les Praires (Alberta, Manitoba, Saskatchewan), des Conservateurs canadiens au Québec, ou encore en Suisse la difficulté historique e l’UDC-SVP de Blocher à s’imposer dans les cantons francophones. De telles situations ont mené certains à douter de la capacité de ces partis à prendre en compte les intérêts des citoyens des régions où le parti est absent. La publication de cet ouvrage apporte une tentative de réponse à ces débats en étudiant le rôle et l’impact de la dénationalisation des systèmes partisans en Belgique, au Canada, en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni et en Suisse. Ces six cas démontrent un impact réel mais très variable de l’absence de partis nationaux sur le fonctionnement des états fédéraux. Les partis et leur dénationalisation peuvent être sources de tensions mais il ne faut pas surdimensionner leur poids. Ils peuvent être une brèche pour l’unité nationale mais elle ne fera tout s’écrouler que quand rien ne vient la colmater et qu’au contraire d’autres fissures s’y ajoutent.