Résumé : Depuis son introduction au début des années 1990 à Bruxelles, la vidéosurveillance dans l’espace public a pris de l’ampleur et ses objectifs se sont élargis. Le réseau de caméras de la capitale belge s’est étendu par vagues successives, gagnant du terrain sur le plan à la fois physique et idéologique. Le présent article vise à étudier le déploiement et la répartition géographiques des caméras dans les lieux publics à Bruxelles, ainsi que les politiques et les logiques sous-jacentes. Nous avons dressé une carte exhaustive montrant la répartition spatiale des caméras de voie publique installées dans toute la région. Une série d’entretiens semi-directifs avec des représentants des autorités publiques et de la police locale est venue compléter cette analyse spatiale. Il en est ressorti que le réseau bruxellois de caméras de surveillance s’inscrit dans un contexte de concurrence mondiale entre les villes et de gouvernance néolibérale à l’égard de l’insécurité, ce qui nous a par ailleurs amenés à nous interroger sur le recours effectif à la vidéosurveillance à la lumière de son économie politique locale.