Résumé : Au regard de son historiographie, la photographie apparait souvent comme un objet théorique pour organiser les données d’autres champs comme l’histoire de l’art ou la culture moderniste par exemple. En décalant l’objet théorique de la photographie à la diapositive, au départ d’un abondant matériau image inédit, cette recherche fait de la diapositive un objet théorique pour étudier la photographie comme medium, comme média et comme image. Entre les années 1880 et 1914, pôles qui constituent les balises chronologiques de la recherche, les protocoles de la projection lumineuse appliquée à la photographie se mettent en place, jusqu'à en faire un élément incontournable de son histoire mais qui apparaît aujourd'hui comme un tâche aveugle. Pour tenter de comprendre cet état de fait, des diapositives, des textes et des images imprimées sont à la base de l'analyse. La possibilité de retracer un lien entre ces trois paramètres a guidé la construction du corpus, condition qui est apparue nécessaire pour étudier la projection photographique amateur dans le récit de l’histoire de la photographie. Cette approche permet de restituer au premier plan le matériau image en connectant deux phénomènes (images projetées et images imprimées) souvent dissociés dans les études sur la projection.