Résumé : Depuis toujours, les régimes politiques ont tenté de se légitimer et de justifier leurs ambitions en s’identifiant à des grandes figures historiques. Cette identification passe obligatoirement par une certaine déformation des faits historiques. Celle-ci peut être plus ou moins grande en fonction de l’absence d’analogie fondée entre le régime en place et les faits historiques. Le régime national-socialiste ne déroge pas à la règle. Cependant, l’analyse des portraits des « Führers de l’histoire allemande », dont faisaient partie Charlemagne et Barberousse, révèle les profondes rivalités au sein du mouvement national-socialiste. Elle illustre aussi à quel point cette conception du monde reposait sur une poignée de postulats à peine. Pour finir, elle montre que les académiciens ont apporté des arguments scientifiques pour alimenter, voire attiser l’ambition d’Hitler.