par Pasteels, Jean Jules
Référence Biological reviews, 15, 1, page (59-106)
Publication Publié, 1940
Article révisé par les pairs
Résumé : A. (1) La gastrulation des Amphibiens est décrite en détail d'après les re‐cherches de Vogt (1929a) et de ses continuateurs. Sont envisagés successivement, le plan des ébauches de la jeune gastrula, les mouvements cellulaires d'ensemble dits “mouvements morphogénétiques”. Ceux‐ci consistent en invagination, convergence, extension, épibolie. Enfin, sont résumées les conclusions nouvelles apportées par Vogt: la correspondance éventuelle des axes ovulaire et embryonnaire, l'inexistence de la concrescence, le manque de pertinence de la théorie cælomique, l'origine de la chorde, la valeur limitée de la théorie de la gastraea, la réfutation de la subdivision du développement en céphalo‐notogénèse, etc. (2 et 3) Chez les Téléostéens et les Sélaciens malgré l'existence d'une masse vitelline insegmentée le plan des ébauches et les mouvements morphogénétiques présentent la plus grande analogie avec ceux des Amphibiens. En ce qui concerne les premiers, il convient d'insister sur la similitude de la cinétique opposée à la grande différence des formes gastruléennes. (4) Une version nouvelle de la gastrulation du Cyclostome Lampetra est décrite; ce qui permet d'affirmer qu'il n'y a, entre cette gastrulation et celle des Amphibiens, d'autre différence que chronologique; contrairement à ce qu'affirment Weissenberg, la gastrula de Lampetra n'est pas didermique mais bien tridermique. (5) La gastrulation de l'Amphioxus et de 1'Ascidie est résumée d'après les travaux de Conklin (1932) et de Vandebroek (1939). La grande similitude de la dynamique gastruléenne avec celle des Vertébrés est soulignée; le stade didermique et I'entérocaelie ultérieure ne sont considérés que comme des aspects purement contingents, le “feuillet” profond étant en réalité un complexe; le croissant mésoblastique ventral n'est pas l'homologue du mésoblaste des Vertébrés. (6) Chez les Reptiles, nous aboutissons aux conclusions suivantes: (a) les mouvements morphogénétiques sont semblables à ceux des Anamniotes, mais disposes dans un autre ordre chronologique; (b) ‘“entéroccelie” ne correspond qu’à une mauvaise interprdtation des coupes microscopiques; (c) le canal chordoméso‐blastique n'est pas un archentéron véritable; (d) il n'y existe pas de “plaque primitive” analogue à la ligne primitive des Oiseaux; (e) le plan des ébauches se distingue par la position “intradiscale” du blastopore, complttèment séparé de la masse vitelline; (f) il y a dissociation complète entre la gastrulation proprement dite et l‘épibolie de l’épiblaste extra‐embryonnaire. (7) Chez les Oiseaux et Mammifères, (a) la question difficile et controversée de la formation et de la signification de l'embryon didermique est discutée, (b) sont dCcrits les “mouvements Simultanés” des deux feuillets primaires, apparition nouvelle dont dépend l‘élongation de la zone blastoporale, (c) la thése faisant de la ligne primitive un blastopore au sens cinétique du mot est défendue, (d) les mouvements morphogénétiques sont décrits en accord avec ceux des autres Vertébrés, (e) le plan des ébauches est figuré de la même façon que celui des Reptiles. B. (1) La gastraea didermique de Haeckel n'a plus qu'un intérêt historique; on ne peut définir la gastrulation par des formes; les formes gastruléennes sont contingentes et dépendent de la chronologie variable des mouvements morphogénétiques; ceux‐ci seuls peuvent nous définir la gastrulation qui est une cinétique. (2) L'intervention éventuelle de “prolifkrations” dans le mécanisme de la gastrulation est discutée: aucune preuve positive n'en a été donnée jusqu'ici; contrairement à la thése de Holmdahl la morphogénèse des Vertébrés doit être considérée comme unitaire. (3) Deux formes gastruléennes sont constantes, mais il importe d'insister sur leur signification réelle. Le feuillet n'est pas un organe primitif, mais un rang de cellules suivant le même chemin; le blastopore n'est pas une “bouche primitive” mais le point d'entrée des cellules h l'intérieur du germe. (4) Les variations dè la gastrulation chez les Chordés sont passées en revue en tlchant, autant qu'il se peut, d'en dormer un aperqu causal. Copyright © 1940, Wiley Blackwell. All rights reserved