Résumé : Dans le cadre de cette recherche doctorale, les analystes locales civiles, travaillant au sein de diverses zones de police belges, ont été étudiées dans la mesure où leur fonction est censée être au cœur de changements annoncés comme essentiels dans le fonctionnement de l’institution policière, en particulier en matière de planification de la politique policière et des activités opérationnelles.Au travers d’une étude empirique inductive et compréhensive du travail et des interactions des analystes au sein de divers états-majors policiers, ont ainsi été étudiés des pratiques et outils organisationnels de pilotage et d’évaluation de l’action policière, mais surtout les pratiques de celles et (plus rarement) ceux chargés d’en assumer la réalisation et d’appuyer la prise de décision par les hiérarchies policières. Cet examen éclaire au passage les activités organisatrices de la hiérarchie et celles d’acteurs opérationnels, à la fois opérateurs et premiers affectés par de telles pratiques et outils gestionnaires, que ce soit en devant les alimenter ou en voyant leurs tâches affectées par les usages qui en sont faits par la hiérarchie.La démarche adoptée est ainsi celle d’une investigation « par le bas » du sens d’une fonction, c’est-à-dire au travers de sa mise en œuvre concrète et quotidienne, et dans une large mesure éminemment technique, par ses acteurs attitrés. L’approche retenue s’est dès lors traduite par un travail combinant description ethnographique et théorisation ancrée à partir d’un matériau empirique constitué d’observations, d’entretiens et de documents glanés dans le cadre de cas sélectionnés en vertu d’un principe d’échantillonnage théorique, au fur et à mesure de l’avancement de l’analyse.