Résumé : Le présent travail se propose d’investiguer dans une perspective psychosociale, les relations entre l’événement historique majeur qu’a constitué la Première Guerre mondiale et les attitudes pacifistes actuelles des jeunes Européens. Celui-ci s’élabore en deux parties adoptant chacune une perspective théorique, méthodologique et contextuelle particulière. La première s’ancre dans le champ théorique des représentations sociales et s’attache, à travers une enquête menée dans vingt-deux pays d’Europe, à mettre en évidence les liens existant entre indicateurs objectifs de victimisation durant la guerre, représentations du conflit et attitudes pacifistes actuelles. Dans la seconde partie, une attention particulière est portée aux effets des commémorations du centenaire du conflit, sur les attitudes pacifistes des jeunes Belges. Un ensemble d’études menées sur la visite d’expositions et le visionnage de films documentaires, met en évidence les effets paradoxaux de la participation aux activités commémoratives. Ces dernières, considérées comme pourvoyeuses de récits, amènent dans un certain nombre de cas à une diminution du niveau d’attitudes pacifistes des participants. A la fin de ces deux parties, deux constats semblent s’imposer. Ces constats sont ceux de la nécessaire prise en compte du temps long dans l’étude des attitudes et de la valeur ajoutée que constitue pour la psychologie de la mémoire, l’adoption d’une perspective interdisciplinaire où l’histoire joue un rôle de premier plan.