Résumé : De tout le temps, le monde a été toujours le théâtre des guerres fratricides, des conflits socio-politiques, des rivalités ethniques, tribales et même de la xénophobie parfois aigue. Ces phénomènes, tout en constituant une entrave pour la valorisation du poids ontologique, dévalorisent l’identité intrinsèque d’Autrui et font aboutir à une impasse la question du rapport à l’Autre. Cette même vision des choses se retrouve en Afrique. Car, avec ses lieux et pratiques de la tradition, il y a en même temps primauté et privilège accordés à l’autre dans le batissement d’une société qui favorise l’intégration de tous dans un exercice commun de la culture dialogale, laquelle intègre tous les individus dans un système à la fois symétrique, réflexif et intersubjectif, même si la mutation actuelle semble mettre en mal les acquis pourtant indispensables.

Ainsi, la pensée de M. Buber viendra proposer un tournant décisif pour sortir les humains de ce carcan déshumanisant. Il s’agit donc pour lui de restituer au moyen du dialogue et de la rencontre le sens de l’humain et du vivre ensemble. C’est dans cette perspective que l’objet de notre thèse intitulée « Le Fondement ontologique de l’altérité. Une lecture africaine de la pensée bubérienne » se veut d’apporter notre contribution à promouvoir l’amélioration des rapports interpersonnels afin de bâtir une société intersubjective dans laquelle se situe l’acceptation de la différence et des spécificités de chacun.

Telle est l’effectivité de la phéno-métaphysique comme voie par laquelle la reconnaissance de l’Autre et son re-placement devient nouvelle vision du code anthropologique et ouvre les voies à l’interculturalité. Les questions suivantes se posent: comment apprécier l’expression des formes identitaires communautaires (culture, nation, race, ethnie, etc.) où les sentiments d’appartenance sont particulièrement forts? Les identités collectives peuvent-elles librement se manifester sans faire un préjudice à l’altérité, dans une saine cohabitation des diversités? Quelles sont les représentations que construit l’imaginaire pour traduire les spécificités des différences? Ce sont autant de problématiques qui ont sous-tendu l’ensemble des réflexions développées dans cette thèse.