par Richard, Sébastien
Référence Les Études philosophiques, 3, 173, page (367-384)
Publication Publié, 2017
Article révisé par les pairs
Résumé : Les ontologies catégoriales tentent de répartir la totalité des objets en différentes catégories ontologiques entretenant certaines relations déterminées entre elles. Ces ontologies ont connu un regain d’intérêt dans la métaphysique analytique contemporaine, regain d’intérêt qui trouve son origine dans les travaux de Brentano. Dans cet article, nous examinons dans quelle mesure la théorie de l’objet développée par un élève de Brentano, Meinong, peut être comptée au nombre des ontologies catégoriales. Pour ce faire, nous analysons en premier lieu les différents sortes d’objets meinongiens selon les types de vécus élémentaires auxquels ils se rapportent. Nous étudions ensuite les modes d’être (réel et idéal) qui échoient éventuellement à ces objets. Qu’un objet soit réel ou idéal, il est complet, mais il y a aussi des objets qui, comme la montagne d’or ou le cercle-carré sont incomplets. Analysant cette dernière classe d’objets, nous montrons comment les objets de ce type se voient attribuer un statut extraontologique, un mode d’objectualité qui ne se réduit pas à un mode d’être. Si Meinong semble de la sorte subsumer tous les objets sous une seule et même catégorie, nous expliquons qu’il n’en est en fait rien, la notion d’objet (en général) n’étant en aucun cas un summum genus. Dans la conclusion, nous défendons l’idée que la théorie de l’objet de Meinong n’est pas une ontologie catégoriale au sens strict. S’il y a bien des catégories, celles-ci sont des catégories objectuelles, des catégories dont les catégories ontologiques sont au mieux une sous-classe.