par Wintgens, Sophie
Référence Revue de la Faculté de droit de l'Université de Liège, 59, 2, page (301-336)
Publication Publié, 2014-09
Article sans comité de lecture
Résumé : Cet article part du constat que la Chine a fortement accru sa présence en Amérique latine durant la dernière décennie. Il observe plus précisément que les pays avec lesquels elle a rapidement augmenté ses échanges économiques et commerciaux se sont également engagés dans de nouveaux schémas de coopération et partenariat, posant la question de la Chine comme potentielle « alternative » aux partenaires occidentaux traditionnels de ce sous-continent. Là où nombre d’études s’interrogent sur l’impact des relations sino-latino-américaines, celle-ci propose d’analyser la stratégie chinoise envers l’Amérique latine, en s’appuyant sur le cas du partenariat stratégique avec le Brésil. Dans ce cadre, nous postulons que l’accroissement de l’influence de la Chine dans cette région du monde ne dépend pas seulement de la disponibilité de ses ressources (économiques, politiques, culturelles, militaires, etc.), ni de son aptitude à les mobiliser adéquatement, mais qu’elle tient également à la représentation qu’elle véhicule en tant qu’acteur mondial (coopération Sud-Sud) ainsi qu’à sa reconnaissance par les autres acteurs du système international. En ce sens, la puissance de la Chine se mesure également à travers sa capacité à s’affirmer comme une référence pour ses pairs émergents, voire auprès des puissances occidentales. En appréhendant les différentes dimensions de la puissance chinoise à travers ses actions de politique extérieure et les discours afférents, nous mesurerons dès lors la capacité d’influence de la Chine en Amérique latine, et plus précisément vis-à-vis du Brésil, à travers l’écart entre son discours (coopération) et la réalité (hégémonie).