par Wintgens, Sophie ;Kabamba, Bob
Référence L'Afrique, nouveau terrain de jeu des émergents, Karthala, Paris - France, page (37-58)
Publication Publié, 2014-06
Partie d'ouvrage collectif
Résumé : [en] L'influence de la Chine en république démocratique du Congo (RDC) se caractérise par son caractère tardif mais fulgurant, au regard d'une présence chinoise historiquement forte en Afrique subsaharienne. Son implantation offensive en RDC résulte d'une convergence d'intérêts entre un État chinois en quête de matières premières et de terres arables pour assurer son développement économique et sa stabilité politique, et un État congolais en (re)construction résolument acquis, depuis l'élection du président Joseph Kabila, au modèle de développement chinois fondé sur la séparation volontaire entre objectifs économiques et réformes politiques (prêts inconditionnés, aide déliée). En consacrant l'accroissement rapide des relations commerciales sino-congolaises, le partenariat stratégique Chine-Afrique, scellé en 2006 lors du troisième Forum de coopération sino-africain, participe plus largement de la remise en cause du rôle des puissances traditionnellement influentes dans la région. Au-delà de la concurrence économique induite vis-à-vis des États-Unis, du Japon et des institutions financières internationales au sein desquelles elle est largement représentée, l'Europe assiste plus singulièrement à la remise en question de son leadership régional et à la dépréciation normative de sa politique développementale. Entre émancipation et hégémonie, cet article vise à mettre au jour les enjeux stratégiques inhérents à l'impact du "facteur chinois" en RDC.