Résumé : En Belgique, don d’ovocytes direct et anonyme sont autorisés, amenant certains couples à voyager depuis la France pour un don direct ou une diminution du délai d’attente. À l’hôpital Érasme, les deux types de programmes coexistent depuis vingt ans. L’anonymat est restitué par permutation de plusieurs donneuses et partage des ovocytes entre plusieurs receveuses, conduisant à un taux cumulatif d’accouchement de 82 % par donneuse prélevée et de 51 % par couple receveur. Le don direct aboutit à un taux cumulatif d’accouchement par receveuse de 35 % moyennant plusieurs cycles de prélèvements d’ovocytes pour une série de donneuses. Le système de partage des ovocytes entre plusieurs couples receveurs optimise le rendement des ovocytes donnés et permet également un accès au don à des receveuses sans donneuse. L’étude des motivations des couples à l’un ou l’autre type de don montre qu’il existe des candidats aux deux types de don pour des raisons variées. Au total, plus de couples choisissent un don anonyme, vécu comme moins ambigu, et ce avec des donneuses familiales ou amicales. En don direct, les couples privilégient un lien génétique avec la donneuse. Les couples les plus enclins au secret sont ceux ayant renoncé, par confidentialité, à chercher une donneuse et ceux en don direct (influence notamment de leur diversité culturelle). Un panorama des questions posées par le don direct, notamment en lien avec le secret, est présenté, ainsi que les recommandations des professionnels quant aux limites éthiques et au counseling de ces demandes. Il est important que le choix de chaque couple, fonction du contexte qui lui est propre, soit accueilli avec respect, dans une discussion quant au meilleur intérêt du futur enfant qui est in fine le cœur de leurs préoccupations et des nôtres.