Résumé : En abordant les problèmes que pose l’apparence animale à la philosophie, ce travail a pour objectif de défendre une approche esthétique du vivant au sein même de la biologie. L’œuvre morphologique d’Adolf Portmann et celle, étho-écologique, de Jakob von Uexküll permettent de poser des questions majeures à l’histoire de la philosophie des sciences en abordant les différentes épistémologies et métaphysiques impliquées par l’étude des formes animales sur une période allant de la modernité à l’époque contemporaine. Afin de sortir du fonctionnalisme néo-darwinien qui oriente les critères d’objectivité aujourd’hui largement partagés par la communauté scientifique, nous avons argumenté en faveur de la nécessité pour la biologie de valoriser une approche empirique de la nature en renouant avec une zoologie trop souvent envisagée comme une discipline obsolète.