Article révisé par les pairs
Résumé : Localisée à une cinquantaine de kilomètres de la mer du Nord (Boulogne), la ville de Thérouanne, qui fut le chef-lieu de la cité gauloise des Morins, s’étendait à la fin du IIIe siècle apr. J.-C., sur presque 140 ha. L’existence d’un groupe épiscopal à partir du VIIe siècle et d’une cathédrale dès l’époque carolingienne révèlent le statut et l’importance qu’elle avait au Moyen Âge. Enserrée par un puissant rempart et dominée par un château, elle contrôlait une partie de l’accès au littoral et a souffert de nombreux assauts, notamment durant la Guerre de Cent ans. Au début du XVIe siècle, devenue une enclave royale française en territoire impérial des Pays-Bas, elle fut assiégée sans succès en 1513 par Henri VIII d’Angleterre, puis en 1537 et en 1553 par Charles Quint, à qui elle se rendit finalement après deux mois de siège. La ville fut alors intégralement rasée et toute reconstruction y fut interdite. Depuis, le site dit de la « Vieille Ville », rendu à l’agriculture, constitue, en raison des vicissitudes qu’il a traversées, un gisement exceptionnel pour la connaissance de l’histoire antique et médiévale. La communication présente le programme de recherches pluridisciplinaire engagé depuis 2015 afin de reconstituer le paysage tant urbain que périphérique et son évolution sous la pression des pouvoirs ecclésiastique et laïc, de cerner la dimension économique de cette place forte à partir des vestiges subsistant dans et hors les murs et de dessiner son réseau d’échanges.