Résumé : Analyser les processus par lesquels les militants roumains s’engagent dans des luttes pour la justice sociale et économique à la lumière des facteurs individuels, internationaux et contextuels a été l’objectif central de notre recherche. Notre travail part d’un triple postulat théorique. D’une part, par l’étude de cas des trajectoires des militants altermondialistes et de gauche de la Roumanie postcommuniste, la présente thèse visera à offrir une analyse approfondie de la politisation des militants de l’Europe centrale et orientale, tout en se proposant de dépasser les postulats sur l’absence/la faiblesse des mouvements sociaux en Europe centrale et orientale, longuement présentés dans la littérature. Par l’approche généalogique et par le cadre théorique pluraliste choisi, qui combine le néo-institutionnalisme historique, la sociologie de l’engagement et la sociologie des mouvements sociaux, l’objectif est de changer l’accent d’une perspective déterministe sur la mobilisation des acteurs avec l’une processuelle. Deuxièmement, si les transformations postcommunistes ont été prioritairement présentées du point de vue des élites politiques, notre recherche se centre sur des acteurs qui sont en marge de la politique roumaine et sur des engagements « à gauche » dans un contexte qui n’est pas favorable à ces « challengers ». Enfin, la thèse aborde l’impact de la crise économique de 2008 sur la mobilisation politique des acteurs en Roumanie et les opportunités ouvertes par la crise pour l’émergence d’une critique des effets sociaux de la transition et du néolibéralisme.