Résumé : Most of the housing stock in European cities needs to be updated to fulfill current requirements. Although energy and climate have been prioritized in European policies, other sustainable development challenges are sometimes disregarded. Retrofitting plays a part in addressing social concerns such as unemployment and poverty. Therefore, these issues also need to be tackled during the decision-making process.Decision makers need assessment methods to help them to comprehensively address complex processes such as retrofitting on a territorial scale. Several tools are available to address certain aspects of building sustainability, but these often disregard social inclusion aspects. The life cycle sustainability assessment (LCSA) methodology seems to be an appropriate framework, but it needs further adaptation and development for the intended application; that is, to guide policy-making related to housing retrofitting in a given territory towards a more sustainable model of development.This PhD thesis develops an assessment tool in the framework of LCSA. The proposal combines environmental assessment methods with a set of specifically developed socioeconomic models. The socioeconomic models address social and socioeconomic concerns, which are relevant in housing retrofitting processes, for which a cause-effect relationship can be established. The so-called characterization models result from the identification, combination and adaptation of available methods developed within various research fields. These methods analyze damages to the health of workers involved in the life cycle and to the health of the household living in the retrofitted dwelling. Impacts on human well-being and dignity are addressed through prosperity, in terms of fair employment, alleviation of fuel poverty of households, and contribution to economic growth.Two retrofits are analyzed and compared in multiple scenarios of household and housing conditions. The impacts of the retrofitting on sustainable development are calculated considering their remaining life period and taking into account the reference situation where retrofitting would not be undertaken. Some of the results are unexpected, whereas others were more predictable, and the tool helps to properly quantifying them. However, the tool does not provide a unique solution: the “best-performing” scenarios regarding natural environment are the “less-performing” scenarios regarding health and well-being, and vice versa. Decisions therefore need to be adjusted and aim for a combination of job creation, meeting environmental targets, overcoming poverty thresholds and using available public resources. This LCSA proposal helps to adapt measures which promote retrofitting to housing typologies, household type and dwelling conditions. This tool also serves to identify scenarios to prioritize and quantify the potential improvements in the retrofitting process.
En Europe, la plupart du parc bâti de logements doit être rénové en accord avec les besoins actuels. Dans les politiques européennes, la priorité est donnée à l’énergie et au climat et d’autres défis liés au développement durable semblent être négligés. La rénovation parait pouvoir atténuer des problèmes sociaux tels que le taux de chômage, la pauvreté ou l’exclusion sociale et doit donc aussi être considérées.Les décideurs publics ont besoin de méthodes d’analyse qui leur permettent d’aborder des processus complexes comme la rénovation de logements au niveau du territoire. Il y plusieurs outils à disposition pour analyser certains aspects de la durabilité des bâtiments mais, souvent, ces outils ne prennent pas en compte des aspects d’inclusion sociale. La méthodologie d’analyse de la durabilité du cycle de vie (LCSA en anglais) s’avère un cadre approprié pour aborder cette problématique mais il est encore nécessaire de la développer et de l’adapter pour l’appliquer à l’objet de cette étude , c’est-à-dire, guider la prise de décisions publiques, en relation avec la rénovation de bâtiments à l’échelle du territoire, vers un développement plus durable.Cette recherche développe « sur mesure » un outil d’analyse dans le cadre du LCSA. La méthodologie proposée combine des méthodes d’analyse environnementale avec un ensemble de modèles socioéconomiques, dits modèles de caractérisation. Ces derniers, spécifiquement développés, ciblent des préoccupations sociales et socioéconomiques qui concernent le processus de rénovation du logement et dont la relation cause-effet peut être établie. Ils résultent de l’identification, la combinaison et l’adaptation de méthodes existantes développées dans différents domaines. Ces méthodes analysent les impacts sur la santé des travailleurs impliqués dans tout le cycle de vie et sur la santé du ménage qui habite le logement. Les impacts sur le bien-être et la dignité humaine sont analysés au moyen de la prospérité, en termes de travail juste, de la lutte contre la précarité énergétique et de la contribution au développement économique.Les effets produits par deux rénovations à Bruxelles sont analysés et comparés dans plusieurs scénarios, pour la période de vie qui reste au logement. Quelques résultats s’écartent de ceux attendus ; d’autres pouvaient être pressentis mais cet outil permet de les quantifier de manière appropriée. Cependant, l’outil ne dégage pas de solution unique : dans certains cas, les bénéfices en termes de bien-être sont moindres pour les scénarios où la rénovation produit les meilleurs résultats environnementaux, et vice versa. Les décisions résultent de l’ajustement et la combinaison entre les objectifs en termes d’environnement, de création d’emploi, seuils de seuil de pauvreté et les ressources publiques disponibles. Cet outil aide à l’adaptation des politiques et mesures d’encouragement aux typologies de bâti, aux types de ménages et aux conditions du logement. Il permet l’identification de scénarios à rendre prioritaire, ainsi que de quantifier les effets d’éventuelles améliorations à apporter au processus de rénovation urbaine.