Résumé : La consommation de biens matériels a beaucoup évolué au cours du temps. Si aux prémices de l’ère de la consommation de masse, il importait d’abord et surtout de satisfaire les besoins de base des consommateurs, les mécanismes de consommation se sont tournés davantage vers l’expression de soi par une affirmation de son statut et de son identité. Ce glissement de sens a également induit un important changement dans les comportements d’achat. Une des conséquences semble être que les achats se font de manière moins planifiée et moins contrôlée, lié aux ressentis d’impulsions. Les consommateurs sont séduits et attirés par des objets qu’ils perçoivent comme fait pour eux. De cette rencontre unique naît un mode d’achat tout particulier ; l’achat impulsif. L’achat impulsif résulte d’une impulsion. L'impulsion s'inscrit dans de nombreux comportements humains. En psychologie, l’impulsivité est principalement envisagée comme un comportement dysfonctionnel, sinon pathologique. La majorité des travaux portant sur ce concept se focalisent principalement sur la nature de ses manifestations comportementales dysfonctionnelles et de leurs significations inadaptées tant au niveau personnel, relationnel que social. Cependant, un autre courant plus positiviste émerge parallèlement, les comportements impulsifs peuvent se révéler fonctionnels, souhaités et souhaitables. Cette vision transparait clairement dans l’expression de l’expérience d’achat impulsif des consommateurs. En effet, si pour certains d’entre eux acheter impulsivement s’avère être source de déception, pour d’autres c’est un moyen sûr d’achat, une source d’enthousiasme. Dans un premier temps, la recherche s’est efforcée de dessiner les frontières de ce type de comportement d’achat. Une revue de la littérature a montré que l’usage de cette expression renvoie à des réalités d’achat multiples. Si dans ses premières acceptions, l’achat impulsif a été considéré comme un simple achat non planifié, il apparaît que les achats impulsifs ne se définissent pas seulement comme les achats qui ne figurent pas sur une « liste de courses » a priori. Dans un second temps, l’intérêt de cette recherche s’est tourné vers les antécédents expliquant ce mode d’achat. Si la littérature souligne très clairement l’influence de facteurs environnementaux sur le comportement d’achat, il n’en est pas moins un comportement individuel lié à un ensemble de variables individuelles. Ensuite, une construction d’outils a été entreprise pour permettre de répondre à nos hypothèses et d’approcher une analyse individuelle de ce processus. Finalement, une analyse des liens entre ces variables nous a permis d’éclairer notre compréhension sur ce comportement d’achat, coup de cœur ou coup de tête.