par Neuwels, Julie
Editeur scientifique Zélem, Marie-Christine;Beslay, Christophe
Référence Sociologie de l’énergie. Gouvernance et pratique sociale, CNRS éditions, Paris, page (107-116)
Publication Publié, 2015
Partie d'ouvrage collectif
Résumé : L’architecture constitue un domaine d’action substantiel pour les politiques énergétiques contemporaines. L’étude généalogique de l’instrumentation de la Région bruxelloise révèle que la politique énergétique des bâtiments y a réellement émergé suite à l’introduction d’une compétence ministérielle régionale en charge de l’environnement, de l’énergie et de la rénovation urbaine en 2004, attribué à Evelyne Huytebroeck du parti politique ECOLO. Le rapport politique à la certification « construction passive » est représentative des rapides évolutions et transformations qui s’en sont suivies. Jusqu’il y a peu instrument marginal, cette certification a rapidement acquis un statut de best practice, jusqu’à constituer le socle de la réglementation des performances énergétiques des bâtiments. En considérant que les instruments d'action publique sont porteurs de sens et de valeurs par rapport aux objectifs qui y sont attachés et aux modes d’action choisis pour les atteindre, conformément aux théories de P. Lascoumes et P. Le Galès, l’analyse de l’usage politique de la certification passive met en lumière deux aspects de la gouvernementalité de la transition vers plus de durabilité de l’architecture à Bruxelles : le contexte sociologique de ses évolutions et l’émergence de controverses portant sur ce que pourrait être l’architecture durable. Ces deux aspects relèvent au final d’une problématique commune : les acteurs de terrain, en particulier les architectes, constituent-ils un frein ou un atout pour la transition du secteur de la construction vers un développement plus durable ? Sans chercher à y répondre, l’article vise à en baliser le contexte en s’appuyant sur les évolutions instrumentales autour desquelles il se transforme.