Résumé : L'objectif de ce mémoire est d'explorer les possibilités d'une architecture complexe, incertaine etattachée. Il entend fabriquer un champ réflexif qui soit capable de confronter l'architecture auxlimites de ses réflexes réducteurs, ordonnateurs et objectivants, et de révéler les potentialités dela complexité, de l'incertitude et de l'attachement. Pour ce faire, le mémoire entreprend unesérie de détours hors du champ de l'architecture, principalement dans le domaine de laphilosophie (des sciences), suivis de retours à l'architecture. Les détours permettent à la foisd'élargir le champ des considérations, d'opter pour une posture constructive, et de surmontercertains a priori qui dépassent de loin les seuls architectes. Les retours traduisent versl'architecture les effets que peuvent provoquer les détours, soit sous forme d'une interprétationintuitive, soit en référence à des textes qui s'adressent déjà à l'architecture en des termessimilaires, soit sous forme de brefs récits qui devraient permettre de saisir les intuitions qui ontdonné naissance au mémoire et d'exemplifier parfois le propos.Un détour introductif par la non-modernité de Bruno Latour entame cette expédition afind'esquisser un contexte général, d'échapper à la dénonciation, et de présenter les tensions quiconstituent le corps du mémoire. Le mémoire s'articule ensuite autour des trois tensionsannoncées : complexité-réduction, incertitude-certitude, attachement-détachement. Il visera, àtravers les détours et les retours, à éclairer les notions choisies, et à valoriser le premier terme,pour que l'architecture ne soit plus forcément tentée par le second. L'architecture sera amenéeà se penser comme complexe, hybride, « quasi-objet », « cosmique », incertaine, inachevée,« faible », chargée, productrice de situations, contingente, attachée, engagée, « située », ... Cetravail n'entend rien résoudre, il ne prétend pas même répondre, il espère seulement souleversuffisamment de questions pour ne pas laisser l'architecture indemne...