Résumé : En un siècle environ, la Faculté de médecine de l’Université Libre de Bruxelles a été l’acteur et le témoin d’une triple transition : passage d’un enseignement essentiellement fondé sur la transmission de « manières de faire » à une pédagogie nourrie par les laboratoires de recherche ; disparition d’une pratique médicale portée par les conceptions humorales et émergence d’une médecine spécialisée rompue à la recherche clinique et à la méthode expérimentale ; transformation, enfin, d’un espace investi par un corps académique autodidacte ou formé à l’expérience des champs de bataille à un groupe d’élite répondant à des critères de qualité à l’échelle internationale. Cette thèse constitue une tentative d’explorer ce chemin, d’en suivre les bifurcations soudaines comme les lignes de continuité le plus souvent invisibles.