Résumé : En Belgique, 85% des chômeurs sont affiliés à une organisation syndicale. Cette situation inhabituelle est principalement due à la fonction d’organisme de paiement des allocations de chômage que remplissent les trois syndicats interprofessionnels. L’objet de la thèse est d’examiner les origines de la relation particulière qui découle de cet état de fait et de questionner ses implications tout à la fois pour les syndicats et pour les chômeurs.

Les développements théoriques se penchent sur le mode de fonctionnement et sur les déterminants de l’action des organisations syndicales, sur les causes du chômage et ses conséquences pour les travailleurs salariés et leurs organisations, ainsi que sur les obstacles et les incitants à l’action collective contestataire des sans-emploi.

Ces outils d’analyse sont ensuite utilisés pour examiner, depuis l’origine des organisations syndicales contemporaines et de l’indemnisation du chômage, au XIXe siècle, jusqu’à la réforme du mode de contrôle des chômeurs en 2004, les fondements et l’évolution de la relation que les syndicats belges entretiennent avec les questions de l’emploi et du chômage d’une part, avec les chômeurs d’autre part.

In Belgium, 85% of the unemployed are unionised. This peculiar situation is mainly related to the specific position of the trade unions, as the jobless can choose to receive their benefits through the intervention of one of the three national unions. The Ph.D. dissertation aims at examining the origins of that specific relationship and its implications on both the trade unions and the unemployed.

The theoretical part explores the features of union action and functioning, the causes of unemployment and its consequences for the workers and their organisations, as well as the impediments and impetus to the contentious mobilisation of the unemployed.

Based on that theoretical framework, the Ph.D. dissertation then examines the origins and the evolution from the 19th century till 2004 of the union positions on the issues of employment and unemployment on the one hand, and their links with the jobless on the other.