Résumé : La présente thèse a pour objet l’étude du régionalisme. Ce dernier se réfère ici à des régions mondiales constituant une dimension médiane entre le niveau étatique et le système mondial. Notre analyse porte donc sur les nouvelles expériences régionales qui ont émergé dans le contexte de la globalisation néolibérale et de la post-guerre froide. Le régionalisme est analysé en tant qu’objet des relations internationales et l’étude de cas choisi est celui du régionalisme latino-américain, et plus précisément le Marché commun du Sud (MERCOSUR). Une importante partie des travaux consacrés à l'explication du régionalisme partent d'une approche essentiellement endogène accordant une attention distraite aux déterminants exogènes. Pour comprendre la nature du nouveau régionalisme, il faut le situer dans une perspective globale qui tient compte de l’interrelation entre les niveaux national, régional et global. Bien que le régionalisme renvoie à des logiques internes propres, le phénomène est fortement conditionné et façonné par l’extérieur du fait qu’il évolue en interaction directe et constante avec le monde économique et politique international, et qu’il fait l’objet de politiques menées par des acteurs dominants de l’arène mondiale. Les déterminants extérieurs sont donc essentiels pour comprendre l’évolution du régionalisme. Dès lors, la thèse se propose de répondre à la question suivante : comment et en quoi la nature et l’évolution du régionalisme se trouve façonnée par le cadre exogène et comment ce dernier interagit avec les facteurs d’ordre interne ? Pour répondre à cette question il convient de resituer le MERCOSUR dans le cadre du triangle atlantique (Amérique du Sud/Union européenne/Etats-Unis) qui lui-même doit être placé dans le contexte plus large de la globalisation néolibérale.