Résumé :

L’eau est vitale dans toutes les économies. C’est à cause de son rôle prépondérant pour la survie que les tensions politiques autour des basins et des fleuves internationaux tendent à être particulièrement très épineuses. Actuellement, la mauvaise répartition de cette ressource pose un sérieux problème du fait qu’elle est gérée en fonction de stratégies politiques et non en fonction des réalités hydrologiques régionales. Nous expliquons à l’aide de la « Enhanced Power Matrix Model » (La Matrice de FREY et NAFF améliorée) que les tensions autour des bassins et des fleuves au Moyen – Orient n’aboutiront pas à des conflits armés mais à une situation de non guerre et de non paix, très peu propice à la coopération. Pour sortir de cette situation de blocage, nous proposons aux décideurs politiques et aux négociateurs, sur base de l’article 6 de la Convention de New York de 1997 sur « les cours d’eau internationaux à d’autres usages que la navigation », un modèle de répartition de la ressource hydrique entre les différents riverains d’un cours d’eau international. Face à cette situation, beaucoup de pays de la région tentent de mettre de façon unilatérale des modèles de gestion macroéconomique : réduction de la demande ou l’augmentation de l’offre de l’eau. Ces modèles se heurtent à des obstacles de nature économique, politique, sociologique et culturelle. Dans un objectif de conception de nouveaux modèles de gestion de l’eau, nous proposons un modèle coopératif, les projets de transfert inter – bassin, pour faire face à la mauvaise répartition de cette ressource au Moyen – Orient.

Nous appuyons sur la méthodologie multicritère d’aide à la décision pour opérationnaliser l’article 6 de la Convention de New York et pouvoir comparer les différents projets de transfert inter - bassin. Cette méthodologie fait appel à un logiciel d’aide à la décision « Décision Lab 2000 ». Le commentaire des résultats fournis par ce logiciel nous a permit de tirer l’enseignement suivant : seuls les projets qui présentent une faisabilité politique élevée arrivent en tête de classement. Ce qui nous fait dire que la question de l’eau au Moyen – Orient est, avant tout, une question politique.