Résumé : Dans un large corpus de spectacles, lorsque nous acceptons que le spectateur perçoive l’interculturalité en tant que composante scénique, même si l’interaction et le métissage ne sont pas effectivement présents, nous pouvons affirmer que la notion d’interculturalité mérite une mise au point. La variété de types de processus et de constructions scéniques développées dans les quarante dernières années appelle donc un concept capable d’héberger la notion de Diversité. Ainsi, nous proposons une lecture sémiotique de différents croisements et manifestations scéniques, en leur allouant la perception esthétique de la diversité, tel que l’a proposée Victor Segalen. Notre argument veut démontrer que la théorie de Segalen apporte à la scène contemporaine un nouveau regard en faisant confluer d’une façon plus adéquate les différents types de spectacle considérés comme « interculturels ». Cette théorie englobe des notions anthropologiques, ethnologiques, philosophiques et politiques, et qui circonscrivent l’être humain dans un contexte contemporain global, rendant possible une construction sémiotique particulière.

Par là, notre thèse recherche les fondements d’une sémiotique de la diversité sur la scène contemporaine et ses différentes formes de manifestation. Elle aspire à comprendre les spécificités émergées avec elle lorsqu’un mécanisme de construction interculturelle est installé dans les processus de construction et de concrétisation. Dans le but d’identifier les bases et formes d’expression qui construisent l’interculturalité en tant que processus anthropologique, nous allons construire une critique sur leurs origines et formations, à partir de l’analyse de différents spectacles. Nous allons donc établir, au moyen de la sémiotique et de l’anthropologie, les différences entre « influence étrangère », dont de nombreux spectacles reçoivent, et « échange culturel » élaboré par un processus intentionnel d’interaction. Nous étudions les morphologies et les fonctions épistémologiques des contacts culturels présents dans la construction et l’énonciation du discours scénique, en réunissant des notions provenant de l’anthropologie, de l’ethnoscénologie et de la sociologie du spectacle, structurant ainsi le cadre sémiotique de la diversité.

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Taking into consideration that in a large corpus of performances spectators perceive interculturality as a scenic component, although interaction and hybridisation are not actually present in the production of the play, we can assert that interculturality’s conception merits a review. The variety of scenic processes and constructions developed in the last forty years claim for a concept suitable to accommodate the notion of diversity. Thus, we propose a semiotic reading of different interweaves of cultures and artistic events, combining the aesthetic perception of diversity proposed by Victor Segalen. Our argument intends to show that Segalen’s theory brings to the contemporary scene a new perspective and converges in a manner more relevant, different kinds of performances usually acclaimed as “intercultural”. It provides anthropological, ethnological, philosophic and political notions that circumscribe human being into a contemporary global context, allowing us to set up a specific semiotics.

Therefore, our thesis investigates the foundations of a semiotic of diversity in contemporary dramatic scene and its different kinds of manifestation. It seeks to understand the particularities that emerge out of the semiotic of diversity when, in its process of construction and concretization, it establishes an intercultural mechanism. Likewise, we’ll assemble a reflexive critic on its backgrounds and forms, consisting of the analysis of different performances which are the basis and the manners of an intercultural construction as an anthropological process. We want to establish through semiotics and anthropology the difference between "foreign influence", that many of the performances grasp, and "cultural exchange" built up all the way through a deliberate process of interaction. We’ll hunt for morphologies and epistemological functions of cultural contacts that are present in the construction and the enunciation of the performance discourse through the application of concepts drawn from anthropology, ethnoscenology and performance sociology, thus structuring the framework of semiotics diversity.