Résumé : Les individus confrontés à des circonstances adverses en contexte socioprofessionnel recourent de manière plus ou moins consciente, afin de les affronter, à différents cheminements au nombre desquels la résilience, le coping et les parcours à caractère autopraxéologique (autodidactie par la pratique) occupent une place de moins en moins contingente dans un monde où la gestion de la force de travail laisse progressivement place à une modalité qu’on voudrait de plus en plus affinée de la gestion des ressources humaines.

Cette « G.R.H. » ne concerne d’ailleurs plus uniquement la sphère de travail stricto sensu, mais s’étend désormais de plus en plus nettement à la formation professionnelle ainsi qu’aux efforts consentis, en aval et en amont de celle-ci, en vue de favoriser la réinsertion socioprofessionnelle, voire la « simple » réactualisation de l’employabilité des travailleurs effractés, par exemple à la suite d’un terme précocement – et souvent brutalement – posé à leur engagement dans la vie active.

Quels sont les aspects normatifs des parcours convoqués par cette recherche ?

Nous posons d’abord que le récit de soi (récit ipsatif), sous quelque forme qu’il s’exprime, constitue un ressort majeur des démarches à caractère potentiellement résilient, copyant ou autopraxéologique (proposé comme non résilient), ces différents cheminements pouvant être empruntés par une même personne, après qu’elle ait dépassé le stade de la sidération, soit au moment d’envisager une réappropriation de son parcours (agentivité).

Afin d’offrir aux accompagnants et formateurs quelques outils nouveaux d’une gestion des ressources humaines davantage centrée sur l’intégration à long terme que sur la réalisation « immédiate » de statistiques, nous posons que les indices de mise en récit scriptural ou verbo-comportemental de son ipséité par celui qui s’exprime, recourent partiellement à des images fictionnelles, voire à des auto-mensonges légitimes qu’il convient donc de considérer.

Les récits, fictionnels ou non, de dix auteurs justifiant, à nos yeux, de l’un au moins des parcours envisagés, sont analysés dans le cadre de cette recherche afin de souligner autant que faire se peut la qualité, la chronologie et les constituants de leurs récits, partant, la place qu’ils occupent dans la reconstruction à tout le moins partielle dont ils justifient au terme de leur exercice scriptural de sublimation.

Normative aspects of the (non) resilient self-praxeological pathways

The individuals confronted to adverse circumstances within a socio professional context resort, more or less consciously, to several trails in the confrontation with those events. Amongst those trails, the resilience, the copying and the self-praxeological pathways (self-education by the practice) play a less and less contingent part in this world where the management of the labour's strength shows a progressive evolution to a human resources management wished as always more refined.

Anyway, this "HRM" does not anymore concern the work sphere strictly speaking, but henceforth increasingly expand to vocational training as well as to the efforts made, down and uphill, in order to foster the socio-professional reintegration, nay the "simple" updating of the employability of the workers affected for instance by precocious – and often rough – ending imposed to their involvement in the active life.

What are the normative aspects of the pathways related to the present research?

We first consider that the telling in itself (ipsative story), in whatever form it is expressed, represents a major energizer of the potentially resilient, copying or self-praxeological approach (proposed as non resilient). Those different pathways can be adopted by the same person, after the stage of stupefaction, at the time of envisaging a reappropriation of its development (agentivity).

In order to offer to the accompanying persons and trainers some new tools for a human resource management more oriented on a long term integration than on an "immediate" production of statistics, we consider that the signs of scriptural or verbo-behavioural telling of its selfhood by an individual is partly based on fictional pictures, nay legitimate self-lies that must be taken into consideration.

The stories - fictional or not - from ten writers, relevant, up to our perception, to at least one of the pathways envisaged, are analysed in the framework of this research in order to underline, as far as possible, the quality, the chronology and the constitutive aspects of their text, and therefore the place they hold in the reconstruction, at least partial, they attest at the end of their scriptural exercise of sublimation.