Résumé : Le monde du travail et de la production a connu bien des bouleversements, parmi lesquels les plus actuels sont ceux survenus sous l’effet incontournable des phénomènes de mondialisation et de globalisation des marchés. En effet cette « nouvelle » ère économique, qui s’installe depuis déjà quelques décennies, impose l’ouverture des frontières, de nouveaux modes de réglementations et d’échanges, ainsi que de nouveaux mécanismes de régulation et d’optimisation des moyens et des ressources. Ces mutations se traduisent également par un déplacement des termes synergiques d’efficacité notamment dans une version soutenue « du capital intellectuel » considéré comme le potentiel déterminant quant aux enjeux actuels de compétitivité.

Si ces développements relatifs à la thèse du capital humain ne constitue pas en eux-mêmes une innovation ni par rapport à la pensée capitaliste ni par rapport à la logique managériale qui en découle, ils peuvent tout de même être retenus come révélateurs de l’avènement d’une nouvelle vision ou philosophie d’optimisation des richesses intellectuelles et des compétences de l’entreprise ; celle qui confère à la notion de compétence une centralité dans l’explication des avantages compétitifs des organisations voire même des pays.

Ces termes d’analyse nous placent face à la problématique de l’entreprise utilitaire et compétitive d’aujourd’hui, autour de laquelle les recherches en management stratégique ne cessent d’être focalisées. Ces mêmes termes sous-tendent aussi des préoccupations qui ne peuvent se soustraire à la seule option managériale. En effet la question du statut conceptuel de cette notion de compétence, son interprétation dans la dynamique socioprofessionnelle, sa position comme substrat d’analyses interdisciplinaires … constituent la matière réflexive qui alimente différentes contributions sur la problématique des compétences.

Au vu de ces angles d’analyses disciplinaires, l’on relève des acceptions et des référentiels aussi diversifiés que riches témoignant du caractère intégratif et évolutif de la notion de compétence par rapport aux constructions socio-économiques des sociétés. Celles-ci paraissent surgir des éléments référentiels distincts des modes de pensée à l’égard des compétences.

Il serait aussi significatif de vérifier ainsi que les compétences ne sont pas seulement soumises à des considérations objectives, elles sont aussi investies par les schémas socio-psychologiques que se construisent les différents acteurs sociaux. De ce fait, leur analyse à travers l’approche des représentations sociales pourrait rendre compte des mécanismes selon lesquels les individus ou groupes trient, orientent et construisent une vision commune sur cet « objet ».

A cet égard, comprendre comment cet objet est appréhendé, intériorisé, reconstruit et ancré dans les référentiels sociaux comme « un savoir social partagé » nous a conduits à nous investir aussi bien dans le domaine théorique que dans le domaine expérimental des représentations sociales des compétences