Résumé : Le premier chapitre de ce travail est consacré à une analyse détaillée de la mention de l’origine ethnique ou nationale des criminels dans le cas de l’affaire Joe Van Holsbeeck et à la réception de cette information par le public belge. Nous y analysons dans une perspective temporelle les titres d’article et les éditoriaux publiés sur l’affaire Joe Van Holsbeeck par six quotidiens belges ainsi qu’un échantillon de témoignages prélevés sur un blog créé en mémoire de la victime. Dans le deuxième chapitre, nous proposons une analyse secondaire des données présentées dans le premier chapitre avec une nouvelle question à l’esprit : Quel est le sens de la relation entre discours médiatique et discours public à l’ère des médias sociaux et dans un contexte de concurrence accrue entre les médias ? Le troisième chapitre a pour objectif d’examiner les représentations sociales élaborées par le public belge dans le but de donner sens à l’agression de Joe Van Holsbeeck et d’identifier les liens qui pouvaient exister entre représentations sociales et participation à des actions en lien avec l’affaire, sur base d’entretiens menés auprès d’une trentaine de personnes mobilisées à des degrés divers dans l’affaire. Dans le quatrième chapitre, nous rapportons les résultats de quatre études expérimentales sur l’exposition sélective à des extraits d’article de presse en fonction de l’origine ethnique ou nationale des criminels. La qualité perçue des extraits, le degré de préjugé des participants, le degré de crédibilité attribuée aux médias ont été mesurés. De plus, afin de favoriser l’émergence de l’effet d’exposition sélective, l’étude 3 visait à restreindre la quantité d’articles auxquels les participants pouvaient s’exposer tandis que l’étude 4 imposait des contraintes temporelles à la lecture. Les résultats pris dans leur ensemble mettent en évidence le rôle actif joué par le public dans la (non) transmission des stéréotypes par les médias.