Résumé : Position du problème:

La majorité des enfants contaminés par le VIH se retrouve dans les pays en développement. Pour prévenir la transmission verticale les femmes doivent d’abord connaître leur statut sérologique au VIH. En République Démocratique du Congo, le problème posé par la transmission mère-enfant est préoccupant. Pour lutter contre cette transmission verticale, la Prévention de la Transmission du VIH de la Mère à l’Enfant (PTME) est intégrée dans le paquet minimum d’activités de la CPN. Comme dans d’autres pays, la couverture reste toujours insuffisante.

Objectifs :

Spécifiquement ce travail visait à : (1) déterminer la proportion des femmes qui n’ont pas fait l’objet du dépistage du VIH parmi les accouchées des maternités de Lubumbashi ; (2) évaluer le niveau de connaissance du personnel travaillant dans des maternités en matière des recommandations de la PTME à Lubumbashi ; (3) déterminer l’acceptabilité du dépistage rapide du VIH en salle de travail ; (4) Mettre sur pieds une stratégie pouvant contribuer à atteindre une couverture opérationnelle optimale de la PTME dans des contextes similaires à la ville de Lubumbashi.

Méthodologie:

C’est une approche de recherche-action réalisée au niveau du système de santé, des prestataires de soins, parturientes et accouchées dans les maternités de Lubumbashi. Pour ce faire deux études transversales et une intervention ont été réalisées à partir d’avril 2010 à février 2011 : les études transversales ont permis de déterminer la proportion des accouchées avec du statut sérologique VIH inconnu et d’évaluer le niveau de Connaissances, Attitudes et Pratiques (Niveau de CAP) des prestataires de soins de salles de travail face aux recommandations de la PTME. L’intervention a consisté à faire le dépistage rapide du VIH chez les parturientes admises en salles de travail.

Résultats:

Parmi les accouchées, 52,5 % ignoraient leur statut sérologique. Parmi elles, 62,9 % accepteraient de faire le test VIH à la maternité. La proportion des femmes avec un statut sérologique inconnu au VIH était significativement plus élevée chez celles qui n’avaient pas suivi de CPN (Odds Ratio ajusté [ORa] = 5,8; Intervalle de Confiance [IC] 95 % : 1,7-19,0) et chez celles qui avaient un bas niveau d’instruction (ORa = 1,5 ; IC 95% : 1,1-2,1).

Le niveau de CAP de la PTME des prestataires des maternités à Lubumbashi etait suffisant dans seulement 8,5 % des cas. La proportion de prestataires avec un niveau CAP suffisant était significativement plus élevée chez les universitaires que chez les non universitaires (ORa = 8,6; Intervalle de Confiance [IC] 95 % : 1,6-47,5) et dans les maternités où la PTME était intégrée (OR = 4,5 ; IC 95 % : 1,3-18,4).

Sur 474 parturientes, 433 (91,4 % ; IC 95 % : 88,4-93,7 %) ont bénéficié d’un dépistage du VIH en salle de travail après counseling. La prévalence du VIH chez les parturientes examinées était de 4,8 %. L’acceptabilité du dépistage rapide du VIH était significativement plus élevée lorsque la durée du counseling était inferieure ou égale à 5 minutes (ORa = 5,8 ; IC 95 % : 2,6-13); chez les parturientes qui avaient déclaré ne pas avoir l’objet de dépistage aux CPN (ORa = 3,8 ; IC 95 % : 2-7,8) et chez celles qui étaient en début de travail d’accouchement (ORa = 2,3 ; IC 95 % : 1,2-4,7).

Conclusion :

La proportion de femmes qui accouchent sans connaître leur statut sérologique au VIH est encore importante, malgré le fait que le dépistage du VIH soit proposé lors des CPN. C’est un besoin non couvert et une deuxième opportunité manquée. Etant donné qu’il existe à Lubumbashi des structures sanitaires offrant le service de PTME, nous proposons l’approche opt out du dépistage rapide du VIH en salle de travail pour cette catégorie de femmes. Cette stratégie contribuerait à optimiser la couverture opérationnelle du service au moindre coût.

Background:

The majority of children infected with HIV are found in developing countries. To prevent vertical transmission women must first know their HIV status. In the Democratic Republic of Congo, the problem of mother to child transmission is a concern. To fight against vertical transmission, national policy has included the Prevention of HIV Transmission from Mother to Child Transmission (PMTCT) in the package of activities of the Antenatal care. As in other countries, coverage is still insufficient.

Objective:

Specifically this study aims to: (1) determine the proportion of women who did not receive HIV testing among women who gave birth in maternity units in Lubumbashi, (2) assess the level of knowledge of staff working in maternity units in the recommendations of PMTCT in Lubumbashi, (3) determine the acceptability of rapid HIV testing in the labor room, (4) develop a strategy to improve the operational coverage of PMTCT in similar contexts to the city of Lubumbashi.

Methods:

This is an approach to action research conducted at the health system, care providers and parturients and women gave birth in maternity birth in the maternity Lubumbashi. To get two successive cross-sectional studies and intervention was conducted from April 2010 to the end of February 2011: cross-sectional studies have determined the proportion and determinants of birth with unknown HIV status and to evaluate the Level of Knowledge, Attitudes and Practices (KAP level) providers care delivery room in the PMTCT recommendations.

The intervention consisted in the rapid HIV testing in parturient admitted to labor wards.

Results:

The analyses of our results showed that among mothers, 52.5% were unaware of their HIV status. Among them, 62.9 % would be tested for HIV to motherhood. The proportion of women with unknown HIV status to HIV was significantly higher in those who had not attended ANC (adjusted odds ratio [aOR] = 5.8, Confidence Interval [CI] 95%: 1.7 - 19) and among those with a low education (aOR 1.5, 95% CI: 1.1 to 2.1).

The level of CAP PMTCT providers of maternity was sufficient to Lubumbashi in only 8.5% of cases. The proportion of claimants with a sufficient level CAP was significantly higher among academics than among non-academic (aOR = 8.6, confidence interval [CI] 95%: 1.6 to 47.5) and in maternity wards where PMTCT was integrated (OR = 4.5, 95% CI: 1.3 to 18.4).

Among 474 parturients, 433 (91.4% confidence interval [CI] 95%: 88.4 to 93.7%) were voluntary testing for HIV in the labor ward after counseling. HIV prevalence among parturients examined was 4.8%.The acceptability of rapid HIV testing was significantly higher when the duration of counseling was less than or equal to 5 minutes (aOR = 5.8, 95% CI: 2.6 to 13) in parturients who reported not doing this testing for EIC (aOR = 3.8, 95% CI: 2 to 7.8) and among those who were in early labor delivery (aOR = 2.3, 95% CI: 1.2 - 4.7). By cons, it was lower among adolescents than among adults (aOR = 0.1; [CI] 95%: 0.0-0.7).

Conclusion:

The proportion of women who give birth without knowing their HIV status is still important, despite the fact that HIV testing be made available when the antenatal care. This is an unmet need and would be a missed opportunity. Since there Lubumbashi health facilities offering PMTCT service, we offer the opt-out approach of rapid HIV testing in the labor ward for such women, to optimize coverage of operational service at the lowest cost.