Résumé : À la frontière de l’anthropologie économique et de la sociologie urbaine, cette thèse de doctorat étudie le mode de fonctionnement et l’impact de la filière transnationale d’exportation de véhicules d’occasion sur l’un de ses principaux axes : la route commerciale reliant Bruxelles à Cotonou.

La première partie de la thèse propose une description minutieuse des différentes étapes suivies par les véhicules le long de la filière commerciale ainsi qu’une typologie des acteurs de l’activité. Cette description est notamment l’occasion d’une discussion critique des couples d’analyse formel/informel, légal/illégal habituellement mobilisés pour décrire ce type d’activité commerciale.

La seconde partie de la thèse est centrée sur la dimension spatiale de l’activité. L’approche est construite autour du concept de place marchande entendu comme un outil économique essentiel dans la « production » de la marchandise véhicule d’occasion. Pour que les nombreuses voitures rendues disponibles en Europe puissent être transformées en biens consommables, et mises en relation avec la demande africaine, il est nécessaire qu’elles soient rassemblées en un marché. C’est cette fonction que la place marchande parvient à remplir en combinant les impératifs d’éclatement et de concentration.

La troisième et dernière partie de la thèse est consacrée aux acteurs de l’activité. En particulier aux importateurs de véhicules qui incarnent la dimension transnationale de la filière commerciale. C’est dans la comparaison entre importateurs béninois et libanais que s’est construite l’analyse des pratiques économiques et du profil migratoire de ces importateurs.