Résumé : Ancrée dans les réalités du monde océanien contemporain et prenant comme thématique centrale les questions de la représentation de la terre et du lien à la terre, cette recherche doctorale consiste en une analyse comparative et écocritique des textes et contextes formant le champ particulier des littératures autochtones produites en Polynésie, tant en français qu’en anglais. Les problématiques environnementales et la question de l’attachement à la terre sont au cœur des œuvres littéraires polynésiennes contemporaines, tant francophones qu’anglophones, dont elles permettent de questionner la parenté. Le choix d’une approche critique novatrice et originale, basée sur les "postcolonial ecologies", permet de faire dialoguer « texte » et « monde » et d’ainsi toucher à l’universel. En s’attachant à certaines problématiques humanitaires et écologiques cruciales, dont l’urgence se fait de plus en plus pressante en cette ère où le réchauffement climatique et les pollutions multiples mettent en péril la survie de nombreuses cultures et écosystèmes, ce travail doctoral dépasse le domaine purement littéraire et réaffirme avec force le pouvoir de l’imagination poétique dans la réinvention d’un autre rapport au monde, plus juste socialement et écologiquement.

Par le choix de son objet autant que par celui de sa méthode, où le dialogue interdisciplinaire et interculturel occupe une place essentielle, cette étude se veut doublement novatrice. Elle embrasse plusieurs objectifs. Premièrement, faire connaître une production littéraire francophone largement méconnue, issue d’une aire géographique et culturelle spécifique (la Polynésie). Deuxièmement, renforcer le dialogue trans-océanique grâce à la confrontation des productions francophones et anglophones, et s’inscrire ainsi pleinement dans l’actualité de la recherche sur les littératures océaniennes. Troisièmement, usant des apports de ce dialogue et des outils proposés par l’analyse écocritique, poser la question de l’existence ou non d’un univers littéraire trans-linguistique et océanien. Quatrièmement, contribuer à enrichir et éclairer les théories littéraires écocritiques grâce aux spécificités et aux problématiques soulevées par les littératures polynésiennes. Œuvres littéraires et méthode critique s’inscrivent donc dans un processus d’échanges et de retours constant et dynamique, s’éclairant réciproquement afin de parvenir à une compréhension mutuelle plus profonde et féconde de nouvelles possibilités.