Résumé : Résumé en français

Le sujet de notre thèse de doctorat consiste en l’analyse du corpus céramique issu des fouilles de Mazar, une zone située sur le Rempart Sud du site de Mahasthangarh au Bangladesh, qui se sont déroulées de 2001 à 2011. Toutefois le matériel étudié comprend la poterie découverte de 2006 à 2011.

Trois périodes chronologiques ont été individualisées sur base de datations au C14, de structures construites et de monnaies : les niveaux anciens de l’époque Maurya, les niveaux intermédiaires des époques Shunga, Kouchane et Gupta et les niveaux supérieurs de l’époque post-Gupta à la conquête musulmane au début du 13ème siècle, aussi appelée Early Medieval Period.

Les objectifs consistaient à établir une chrono-typologie pour chacune des trois périodes de manière à mettre en évidence les variations de productions et de formes d’une époque à l’autre et de comparer les résultats de Mahasthangarh avec ceux d’autres sites de la région du Bengale.

Pour atteindre le premier objectif, les critères retenus sont directement liés au principe de la chaîne opératoire qui consiste à identifier, au travers de l’analyse du tesson, les étapes qui ont conduit au résultat final (sélection et préparation de la matière, façonnage, finition et décoration, cuisson).

Les résultats de l’analyse relative aux niveaux anciens ont montré que le corpus céramique était composé de divers groupes de Red Wares dont les différences résident dans la finesse de la pâte et le traitement des surfaces, de céramiques grises et de Fine Black Slipped Ware identifiées par les anciens céramologues à de la Northern Black Polished Ware. Au sein de ce dernier groupe, certains tessons de fond et de panse arborent un décor ‘rouletté’. L’assemblage présente des productions et des formes similaires au reste du Bengale. Le matériel des niveaux intermédiaires est trop fragmentaire pour que l’on puisse en tirer des conclusions sur un assemblage typique. Nous retrouvons les mêmes productions que lors des niveaux précédents avec cependant une diminution de la céramique fine.

En revanche, les niveaux supérieurs témoignent de l’établissement progressif aux alentours des 6ème et 7ème siècles d’un nouveau faciès céramique composé de céramiques communes (Medium Red, Red-Buff, Grey Wares) dont le répertoire formel est presque identique, et de céramiques à pâte plus fine et avec un engobe de couleur rouge ou gris-brun. L’assemblage évolue très peu au cours de la période et c’est seulement au tournant des 12ème-13ème siècles que nous assistons à une augmentation de la production des céramiques fines engobées. Les niveaux supérieurs ont également livré des tessons de céramique à glaçure turquoise et de la céramique chinoise (céladon des ateliers de Longquan et porcelaine des ateliers de Jingzhen et Dehua) datés de la même période. La comparaison avec les autres sites du Bengale ont démontré que la céramique de l’Early Medieval Period présentait des caractéristiques communes au niveau des techniques de fabrication (assemblages d’éléments façonnés séparément) et de décoration (incision, application, estampage), tout comme pour le répertoire morphologique au sein duquel les mêmes catégories formelles ont été identifiées. Toutefois, certaines différences d’ordre stylistique entre les productions nous permettent d’affirmer que des faciès locaux existaient. /

Summary in English

The subject of my PhD comprises the analysis of the corpus of pottery discovered during the excavations in Mazar, an area on the southern Rampart Mahasthangarh site in Bangladesh, which took place from 2001 to 2011. However, the studied material includes pottery discovered from 2006 to 2011.

Three time periods were individualized based on C14 dates, on the built structures and on the coins: former levels of the Maurya period, the intermediate levels of Shunga, Kushan and Gupta periods and superior levels of the post-Gupta period to the Muslim conquest which took place in the early 13th century, a period also called Early Medieval Period.

The goals were to create a chrono-typology for each of three periods in order to highlight the variations of wares and forms from one period to another and to compare the results of Mahasthangarh with other sites in the Bengal region.

To achieve the first objective, the criteria are directly related to the principle of the operating chain of identifying, through the analysis of the shard, the steps that led to the final product (selection and preparation of the material, shaping, finishing and decoration, cooking).

The results of the analysis relating to former levels (Maurya period) showed that the ceramic corpus was composed of various groups of Red Wares whose differences lie in the fineness of the clay and surface treatment, of Grey Wares and of Fine Black Slipped Ware identified by some ceramologists in the Northern Black Polished Ware. Within this latter group some body-shards and bottom-shards wear a “chattered” decoration. The assemblage includes same kind of wares and shapes than the rest of Bengal. The material of intermediate levels is too fragmented so that we can draw conclusions on a typical assemblage. We find the same pottery as in previous levels but with a reduction in the fine ceramics.

On the other hand, superior levels testify to the gradual establishment of a new ceramic facies, around the 6th and 7th centuries, which is composed of common pottery (Medium Red Ware, Red-Buff Ware, Grey Ware) with almost same shapes, and pottery made with finer clay and a red or brown-grey slip. The assemblage changes very little during the period and it is only at the turn of the 12th to 13th centuries that we are seeing an increase in production of fine slipped wares. The higher levels have also delivered turquoise glazed ware and Chinese ceramic shards (celadon from the Longquan workshop and porcelain from Jingzhen and Dehua workshops) dated to the same period. Comparisons with other sites of Bengal have shown that the ceramic of Early Medieval Period had common characteristics in terms of manufacturing techniques (joining of several elements shaped separately) and decoration (incision, application, embossing), as for morphological répertoire in which the same formal categories were identified. However, some differences between the stylistic productions allow us to state that local facies existed.