par Melotte, Patricia ;Licata, Laurent
Référence 10ème Colloque International de Psychologie Sociale en Langue Française (27-30 août 2014: Paris)
Publication Non publié, 2014-08-28
Communication à un colloque
Résumé : Le sexisme est présent dans toutes les cultures humaines et ses conséquences négatives ont étédémontrées (Swim & Hyers, 2009). Face à des propos sexistes, les femmes développent des stratégiespour y faire face et maintenir leur estime de soi (Swim, Cohen & Hyers, 1998). Parmi ces stratégies, laconfrontation consiste à exprimer son insatisfaction par rapport à un comportement discriminant face àla personne responsable de cette discrimination (Kaiser & Miller, 2004). Peu d’études se sontintéressées aux interactions sexistes et aux processus qui mènent les femmes à confronter un propossexiste. Elles montrent qu’en général, les femmes n’arrivent pas à confronter les auteurs du préjudice (Swim & Hyers, 1999 ; Woodzicka & LaFrance, 2001). Dans notre étude, nous nous intéressions aux processus émotionnels et cognitifs qui amenaient les femmes à confronter ou à ignorer une affirmation sexiste. Pour cela, nous simulions un premier rendez-vous amoureux : les participantes (N=51) étaient face à la vidéo d’un jeune homme se présentant et donnant un avis sexiste sur les relations entre les femmes et les hommes. Leur réponse, adressée au jeune homme, était enregistrée. Des juges externes ont évalué l’intensité de la confrontation de la réponse. Les résultats suggèrent que l’intensité de la confrontation est prédite à la fois par des facteurs émotionnels et cognitifs. En effet, la colère prédit une intensité de confrontation élevée alors que la peur prédit une faible confrontation. Ces émotions sont elles-mêmes prédites par des facteurs cognitifs tels que la peur de blesser ou la peur de passer pour une féministe. Les possibilités d’application de ces résultats dans le cadre d’interventions destinées à favoriser la confrontation avec le sexisme seront envisagées.