Article révisé par les pairs
Résumé : Introduction : La clinique des jeunes enfants ayant subi un passé traumatique marqué par les carences et la maltraitance met en évidence fréquemment leur comportement désorganisé où l’on retrouve soit une agitation motrice soit une passivité motrice. Depuis les travaux de Winnicott (1930-69), on reconnaît une relation étroite entre l’investissement maternel du corps de l’enfant et le développement psychique de l’enfant (Winnicott, 1969). Bien que ce concept du lien entre éprouvés corporels et intégration psychique soit aujourd’hui largement répandu, peu d’études s’intéressent au lien qui pourrait exister entre le développement psychique et le développement des compétences motrices chez l’enfant. L’objet de ce travail est donc de mettre en évidence l’influence des facteurs environnementaux défaillants sur le développement psychomoteur des enfants.Méthode : Cette étude est composée de 51 enfants âgés de 4 à 8 ans. Parmi ceux-ci, 22 enfants ont souffert de maltraitance selon l’échelle CFTMEA-R-2000 et sont en début d’hospitalisation au Centre Médical Pédiatrique de Clairs-Vallons. Les 29 autres sujets font partie de la population contrôle. Tous les enfants ont été évalués à l’aide de la « Batterie d’Evaluation du Mouvement chez l’Enfant (M-ABC) » pour analyser les habiletés motrices de ces enfants. Résultats : L’évaluation du « M-ABC » a mis en évidence que la population maltraitance obtient de moins bons résultats avec une différence hautement significative (p=0,002) par rapport à notre groupe contrôle. Ensuite, le questionnaire du « M-ABC » a montré les mêmes résultats avec une différence significative (p=0,014). Conclusion : Nous avons mis en évidence une différence statistiquement significative dans le développement psychomoteur des enfants ayant subi de la maltraitance et les enfants n’ayant pas connu les mêmes conditions d’environnement et ce plus particulièrement dans les habilités motrices fines et l’équilibre. Ces résultats interrogent donc l’interdépendance entre cette fois ce qu’on nommera les « éprouvés » psychiques et l’investissement du corps.